La formation du personnel médical est primordiale pour l'amélioration des prestations du secteur. Aussi, un riche programme de formation paramédicale a-t-il été mis au point pour palier le déficit enregistré par le secteur dans ce domaine. C'est dans ce cadre que 26 000 agents paramédicaux seront formés d'ici 2018, selon le directeur de formation au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, le Pr Moussa Aradha, cité par l'APS. Ces formations concerneront plusieurs spécialités, et ce, afin de mieux répondre aux changements que connaît le secteur. Parmi les nouvelles spécialités, le Pr Aradha a cité à titre d'exemple les urgences médicales, notamment le transport des victimes d'accidents de la route, la prise en charge psychologique des victimes des catastrophes naturelles et les maladies tropicales. S'exprimant au sujet de l'année scolaire 2013-2014, le responsable a révélé que le ministère formera 13 000 agents paramédicaux, dont 6 500 lauréats du premier concours organisé en mai dernier. Le deuxième concours qui concernera le même nombre d'agents paramédicaux se déroulera au mois de septembre prochain au niveau de toutes les daïras du pays et sera destiné aux bacheliers. Rappelons que durant la période 2004-2013, près de 52 000 agents paramédicaux avaient été formés par le ministère dans les différentes spécialités du corps paramédical. L'encadrement est assuré par 3 317 encadreurs entre professeurs hospitalo-universitaires et médecins praticiens exerçant dans le secteur public au niveau de 36 établissements (instituts et écoles de formation), outre les 19 écoles relevant du secteur privé. La formation pratique est assurée au niveau de 564 établissements sanitaires à travers le pays. Les diplômés sont répartis sur les différents établissements publics et privés selon les besoins de chaque région. Par ailleurs, le responsable a rappelé le nombre de projets de recherche scientifiques en relation avec les spécialités de la formation paramédicale soulignant qu'en 2013-2014 le ministère avait reçu 82 projets. Et pourtant la formation du personnel médicale fait souvent défaut. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, avait souvent déploré les problèmes de gestion et d'organisation au sein des hôpitaux. Le personnel médical manque d'une formation adéquate en matière d'accueil, en matière de prise en charge des patients, et également en matière de maîtrise et de maintenance du matériel médicale. Le problème de manque de formation adéquate du personnel médicale s'ajoute à d'autres lacunes qui rongent le secteur. Le ministre avait affirmé que le problème de la pénurie des médicaments était «définitivement résolu», alors que les importations des médicaments ont augmenté de 34% durant les 5 premiers mois de 2014. C'est dire qu'ils existent un manque flagrant dans la production locale, qui n'arrive pas à répondre à la forte demande. Afin de réduire la facture des médicaments importés et garantir une couverture sanitaire globale à moindre coût, les autorités publiques se sont engagées à atteindre un taux de production locale de 70% dans les prochaines années. Il y a aussi le manque terrible d'infrastructures hospitalières. Et si elles existent, elles souffrent d'un manque de moyens humains et matériels, surtout au niveau des régions enclavées. Sans parler, du manque de centres anticancéreux, d'oncologie et d'autres spécialités. Cela engendre une pression terrible sur les CHU. Le ministre a affirmée à ce sujet que l'Algérie construira 10 nouveaux CHU durant les cinq prochaines années. À ces infrastructures hospitalières s'ajouteront des centres de radiothérapie et anticancéreux qui verront le jour prochainement selon le ministre. Les régions enclavées et les régions du sud du pays souffrent de la défaillance du système de santé en Algérie. Il faut adapter une politique et une stratégie à moyen et long termes pour améliorer l'état des structures de santé dans ces régions. Il faut rendre aussi les soins médicaux accessibles au maximum de personnes. L'amélioration du système de santé passe par l'adoption de plusieurs mesures et l'application sur le terrain de plusieurs démarches qui pourront changer la donne actuelle. A. K./APS