Des dizaines de Palestiniens ont à nouveau été tuées hier dans la bande de Ghaza soumise au bombardement de l'armée israélienne engagée dans une folie meurtrière que l'histoire retiendra. Vingt-quatre heures après que l'illusoire cessez-le-feu eut volé en éclats, les chances d'une trêve paraissaient plus éloignées que jamais dans une tuerie qui a fait plus de 1 600 morts palestiniens depuis le 8 juillet. Israël utilise désormais un nouveau prétexte pour poursuivre sa sale besogne à Ghaza. Celui de retrouver un officier que la résistance aurait capturé et fait prisonnier. Suffisant pour se venger sur des civils innocents et désarmés. Les bombardements ont continué avec davantage de sauvagerie avec son lot de tués, de blessés et de destructions. La résistance palestinienne, les brigades Ezzedine al-Qassam, a assuré ne pas disposer d'informations sur le fameux soldat, tout en revendiquant l'implication de ses combattants dans l'embuscade qui se serait soldée par son emprisonnement. Depuis, 57 personnes ont été tuées sous les bombes rien que dans les environs de Rafah. Après l'échec du cessez-le-feu, au moins 114 personnes ont péri. Quinze des victimes, dont cinq enfants de 3 à 12 ans, appartenaient à la même famille. Des centaines de maisons détruites. Le génocide se poursuit dans un territoire densément peuplé, ravagé et asphyxié. L'aviation israélienne bombarde régulièrement la ville de Ghaza et ses alentours. Une mosquée a été détruite à Jabalia et des maisons réduites en ruines en bordure de la plage de Ghaza. Dans l'indifférence complice des puissances. Le président américain, Barack Obama, dont le pays appuie aveuglément l'Etat colonial israélien a réaffirmé «le droit d'Israël à se défendre». Et le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, impute aux Palestiniens l'éclatement du cessez-le-feu, et réclame la libération de l'officier. Le Congrès américain a approuvé le versement en urgence de 225 millions de dollars pour réapprovisionner en missiles le système israélien «Iron Dome». Les Etats-Unis ont dépensé au total depuis 2011, date de sa mise en service, 700 millions de dollars pour soutenir le développement de ce système pour protéger l'Etat voyou. Au total, les Etats-Unis ont prévu de consacrer 30 milliards de dollars d'aide militaire à Israël entre 2009 et 2018. En 2014, Israël a reçu 3,1 milliards de dollars d'aide militaire, dont une partie sert à tuer des innocents. Près de 300 enfants et adolescents palestiniens ont été tués dans la bande de Ghaza depuis le début de l'agression le 8 juillet, selon l'Unicef. «Les enfants comptent pour 30% des victimes civiles.» Et le nombre des victimes parmi les enfants pourrait augmenter a déclaré l'Unicef. Sur le plan diplomatique une délégation palestinienne composée de représentants du Hamas, du Jihad islamique et du Fatah tente au Caire de relancer l'effort pour l'arrêt du massacre. Ces discussions prévues avec des médiateurs égyptiens et associant les Américains devaient permettre de capitaliser sur le cessez-le-feu pour parvenir à une trêve durable. Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a estimé que le plan égyptien représentait une «réelle chance» pour mettre fin à la tuerie de Ghaza dévastée par 26 jours d'horreur. Une initiative égyptienne prévoyait un cessez-le-feu puis des négociations indirectes. Elle a été rejetée par les Palestiniens qui exigent au préalable la levée de l'inhumain blocus en place depuis 2006, l'ouverture de la frontière avec l'Egypte et la libération des prisonniers croupissant dans les geôles israéliennes. L'Egypte, un des pays les plus importants de la région, est un intermédiaire inévitable dans la question palestinienne. Seulement le «printemps arabe» est passé par là. Le Hamas a été interdit en Egypte après la destitution, en juillet 2013, du président Frère musulman, Mohamed Morsi, et depuis la médiation est plus compliquée. M. B./Agences