La sortie des responsables du ministère de l'Agriculture et du Développement rural n'a pas été facile. Lors de la conférence de presse d'hier, le secrétaire général du ministère et le responsable des services vétérinaires n'ont eu de cesse de tenter de rassurer la population sur la qualité de la viande et du fait qu'elle soit comestible. Les éleveurs ont pourtant du mal à écouler leurs viandes dans certaines régions du pays en raison de la panique qui s'est emparée des consommateurs. «La fièvre aphteuse n'a pas eu d'impact sur la qualité et le prix de la viande», a affirmé M. Feroukhi, secrétaire général du ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Jusqu'à hier, la maladie s'est propagée à travers 192 foyers dans 18 wilayas et 964 vaches et taurillons ont été abattus, a indiqué pour sa part, Karim Boughalem, directeur des services vétérinaires au ministère. Face à la vitesse de propagation de l'épidémie, des éleveurs ont commencé à abattre une partie de leur cheptel anticipant une baisse des prix et une contamination éventuelle. Cette situation et face à l'absence de souscriptions d'assurances adaptées, ont poussé l'Union nationale des paysans algériens à demander une série d'aide aux éleveurs. Les services du ministère de l'Agriculture ont décidé d'indemniser les éleveurs ayant subi des pertes, suite à la maladie de la fièvre aphteuse, même s'ils n'ont pas contacté de police d'assurance. L'éleveur, dont le cheptel a été contaminé par cette maladie virale qui touche le bovin, bénéficie d'une indemnisation de 100% pour tout bovin atteint du virus de la fièvre aphteuse. 80% du prix réel du marché sont octroyés par le ministère et 20% le sont après abattage et vente de la viande. Selon M. Ferroukhi, la Caisse nationale de mutualité agricole (Cnma) propose plusieurs produits dans le cadre de la couverture assurantielle pour aider les agriculteurs à éviter les pertes induites par les catastrophes naturelles ou des maladies. Il a déploré l'absence d'une culture assurantielle chez les agriculteurs malgré la disponibilité de plusieurs produits affirmant que le ministère de l'Agriculture œuvre à développer ce secteur à travers une sensibilisation des agriculteurs et la mise en place de mécanismes économiques modernes. À propos des aides de l'Etat, il a indiqué qu'il y a actuellement une période de transition, mais «il est possible que l'Etat réduise son aide au secteur à l'avenir car celui-ci doit parvenir à se prendre en charge à travers la production». Selon le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, la production de lait en sachet n'est pas affectée par la maladie car il y a suffisamment de stocks de poudre de lait importée même si la production de lait cru estimée à 800 millions de litres en 2013 va reculer. Pour M. Boughalem, la propagation de la maladie est limitée grâce aux initiatives du ministère de l'Agriculture et à la contribution des éleveurs. 18 wilayas touchées, mais peu d'élevage, semble expliquer le directeur des services vétérinaires. La fermeture des abattoirs et l'interdiction du transport du bétail a réduit la propagation du virus, mais ne l'a pas empêchée. Selon l'enquête menée par les services vétérinaires, la maladie est d'abord apparue dans la commue de Bir El Arch à Sétif suite à l'activité des intermédiaires car des taurillons destinés à l'engraissement ont été vendus dans le marché à bestiaux de Bouira causant la propagation de la maladie dans les wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa, Alger, Bordj Bou Arréridj avant d'atteindre les autres wilayas. Il expliquera que l'épidémie de fièvre aphteuse existe dans d'autres pays comme l'Afrique du Sud, la Chine, la Russie et la Turquie. Le responsable des services vétérinaires au ministère de l'Agriculture, a réaffirmé que le programme de vaccination national a touché 75 à 80% du cheptel bovin, soit 1,6 million de têtes sur un cheptel de près de 2 millions de têtes. Jusqu'à mars dernier, 850 000 bovins ont été vaccinés auxquels s'ajoutent 757 000 depuis mai dernier. «La situation n'est pas si inquiétante que ça», a ajouté le SG du ministère tout en écartant la possibilité de propagation de la maladie au cheptel ovin. A. E./APS