C'est en toute transparence, que Mahfoud Kerbadj a fait le point sur la réalité du championnat national avec ses deux divisions : «Dans un bilan, il y a toujours des choses positives et d'autres négatives. Beaucoup de travail nous attend pour que le professionnalisme prenne définitivement forme», a-t-il reconnu. Outre ce «costume professionnel», qui reste toujours trop grand pour être porté, il y a la problématique de la programmation qui s'est souvent posée. Surtout lors du défunt exercice où les clubs engagés dans les compétitions continentales ont été contraints de signer cet accord qui les empêchait de demander à ce que les matchs du championnat soient reportés : «On a procédé à la signature de cet accord dans l'intérêt de l'équipe nationale. On était tenus à respecter les délais de la FIFA (19 mai 2014 ndlr) puisque la sélection devait jouer la Coupe du Monde», a expliqué le conférencier avant d'assurer : «C'était un cas exceptionnel, mais pour cette année, nos quatre représentants auront tout notre soutien et nous les mettrons dans les meilleures dispositions pour qu'ils réussissent leurs campagnes.» Dans la foulée, le premier homme de la LFP a tenu à féliciter l'ES Sétif pour sa «brillante qualification» en demi-finales de la Ligue des Champions africaine en affirmant que : «L'Entente a su relever le défi malgré tous les problèmes qu'elle a pu rencontrer. Ça ne peut qu'être bénéfique pour le football algérien.» Ça, c'était pour le côté sportif et compétitions. Pour ce qui est du volet financier, les rémunérations faramineuses que perçoivent les joueurs ont été évoquées. À ce sujet, celui qui est à la tête de la LFP depuis 2010 a persisté et signé que : «Le plafonnement des salaires n'est pas une loi. C'est juste un accord signé par les présidents des clubs sans véritable assise juridique.» Il regrettera par la suite le fait que «les chairmen eux-mêmes l'ont entravé et je ne peux pas faire face à ça». Il faut dire qu'en plus de la hausse interminable des sommes de joueurs, la période des transferts estivaux a connu, encore une fois, pas mal de litiges. Certains dossiers ont été rejetés par l'instance pour «signature hors délais» (le 31 juillet à minuit ndlr). Kerbadj a tenu à éclairer ce point en évoquant les cas de Karim Ghazi avec l'USM Blida et Bagayoko avec l'USMH : «La signature des contrats ne s'est pas faite dans la période réglementaire», a-t-il justifié en soutenant : «Si on ouvre une brèche pour un cas, ça pourrait provoquer une certaine anarchie dont on n' a pas besoin.» Il faut dire que les présidents des clubs continuent à jouer les rebelles et tentent toujours de dicter leur propre loi dans l'univers footballistique national. Entre déficits et non-règlement des salaires, les clubs croulent sous les dettes. La LFP compte bien sévir dans les années qui viennent contre ce casse-tête permanant : «Lors de la dernière réunion du Bureau fédéral, qui s'est tenue vendredi dernier, il a été décidé que les équipes qui ne remplissent pas certains critères, surtout au niveau des finances, seront rétrogradés ou empêchés d'accession», a déclaré Kerbadj, rappelant, par la suite, que «les contentieux joueurs clubs persistent d'année en année et augmentent d'une manière importante notamment pour les clubs de Ligue 2 ce qui pourrait altérer l'intégrité de nos championnats». Beaucoup de points dans le cahier des charges ne sont pas respectés. Parmi eux, celui qui stipule que les clubs de l'élite doivent compter au moins 7 joueurs de la catégorie espoirs en séniors : «À part quelques équipes qui essayent de lancer leurs jeunes (l'ASMO et le CRB qui comptent pas moins de cinq U-23 dans l'équipe fanion, le MCO (3) et l'USMA avec 4 jeunes), les autres préfèrent recruter des éléments d'expérience», a-t-il regretté. Kerbadj a même averti les récalcitrants : «Ceux qui ne respecteront pas cette mesure devront payer 200 000 DA pour chaque espoir qui manque à la liste.» Ça a le mérite d'être clair et...coûteux. Dans le cahier des charges, il y a aussi l'homologation des stades. Ces derniers doivent être conformes. Homologation des stades et droits de retransmission Ceux de Lavigerie et de l'Arbaâ devraient être homologués pour cette saison : «Ils auront des tribunes amovibles qui sont en cours de construction et devraient être prêts dans les jours à venir», a précisé Kerbadj. Concernant les stades de la capitale, qui a été touchée par un séisme dernièrement, «ils seront supervisés par le CTC et la LFP. On attend les rapport finaux pour prendre les décisions qui s'imposent». Qui dit «matchs» dit «retransmission». La LFP a signé un accord de deux ans avec l'EPTV qui lui offre l'exclusivité pour les matchs de la Ligue 1 Mobilis alors que les télévisions privées s'alignent pour l'obtention des droits de retransmission de la Ligue 2 Mobilis : «Vu que mon mandat prend fin dans deux ans, j'ai préféré signer un contrat de cette durée seulement même si l'EPTV voulait faire une offre pour les 4 prochaines années. Pour le montant il s'élève à un peu plus de 50 milliards de centimes (somme qui serait revue à la hausse pour la saison prochaine ndlr). Cette somme sera répartie entre les clubs des deux championnats professionnels.» In fine, il est utile de signaler que les 43 milliards de la précédente saison ont été répartis comme suit : 32 millions de dinars partagés équitablement entre les 16 pensionnaires du second palier et 1 milliard pour chaque club de la division suprême plus des bonus qui comportent le classement final et le nombre de retransmissions. Pour cette année, le «barème» ne devrait pas changer. M. T.