Les chants patriotiques et les danses populaires palestiniens étaient à l'honneur dimanche passé, à la salle Ibn Zeydoun, lors de la deuxième soirée du 4e Festival culturel international «Eté en musique à Alger», qui se déroule à l'Oref jusqu'au 30 août prochain. La troupe Assayel, composée d'une vingtaine de jeunes danseurs musiciens et choristes, a créé une véritable alchimie dans une ambiance chaleureuse avec un public conquis d'avance, solidaire avec la cause palestinienne. Le talent, la fraîcheur et l'enthousiasme des jeunes artistes sur scène ont amplifié l'adhésion du public à ce spectacle, dédié à la mise en valeur de la beauté du patrimoine et du folklore populaire palestiniens. Avant l'entrée sur scène des danseurs, la première chanson interprétée par les choristes et les musiciens de la troupe, venue de Ramallah, est pétrie d'envolées lyriques poignantes dédiées à la souffrance des habitants de Ghaza. Puis à des airs plus énergiques des chansons patriotiques, Yomma Haddou Darna, Filastine Law Naada Aâlina, Ardh El Watane. Les danseurs ont exécuté plusieurs chorégraphies, sur les pas de la danse populaire debka. Les chants populaires palestiniens festifs étaient également au menu de la soirée avec El Ors El Filastini, Bin ghanni Aâl Badawi, Marchoucha Binnada, Bil Hana, Wezzine Fil Hara. Il est à noter que la première partie de la soirée a été animée par la troupe espagnole Amalgama compania flamenca, dirigée par l'Algérienne Samara. Avant le spectacle de la troupe, un point de presse avait été animé par le commissaire du festival, Maamar Guenna, et le responsable de la troupe de danse, Najib Abou Shakhidem. Le commissaire du festival a souligné que «la présence du groupe Assayel entre dans le cadre de l'appel du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, aux artistes algériens à porter haut le cri de la Palestine et de Gaza, dans leurs œuvres». Pour sa part, Najib Abou Shakhidem, très ému, a tenu à exprimer sa reconnaissance au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et au peuple algérien pour leur soutien à la cause palestinienne. Il soulignera également l'importance d'être présent en Algérie en déclarant : «En tant que troupe, nous avons répondu à l'invitation de l'Algérie et cette invitation tombe à point. Après avoir volé nos terres, les Israéliens sont en train de voler notre culture et usurper notre patrimoine. Il est important pour nous de défendre notre culture, qui est une arme redoutable pour porter sur la scène internationale le combats du peuple palestinien.» En marge de la conférence, Hanin, une jeune danseuse palestinienne âgée de 20 ans et qui aspire à faire des études en journalismes, confie : «Le message que l'on veut faire parvenir au monde entier est que la Palestine existe non seulement en tant que terre mais également en tant que nation. Que l'identité palestinienne est une réalité. Les israéliens sont en train de nous voler notre identité après avoir usurpé nos terres. Notre combat et de la défendre et de la faire connaître à travers le monde.» Elle ajoutera, a propos du soutien du peuple algérien : «Ce soutien nous parvient en Palestine grâce aux médias et aux réseaux sociaux, c'est un véritable baume au cœur qui nous galvanise pour poursuivre notre combat.» Pour sa part le danseur Fadi Zalloum, âgé de 24 ans, étudiant en architecture à l'université de Ramallah, souligne avec ferveur : «Le peuple algérien connaît la valeur des sacrifices pour la liberté, c'est un exemple pour nous et nous sommes dans la même dynamique. Pour l'anecdote pendant la Coupe du Monde toute la Palestine a supporté l'Algérie et je vous assure que nous avons pleuré lors de la défaite de l'équipe nationale algérienne que l'on considère comme notre propre équipe nationale.» Le danseur palestinien précisera que la troupe a été créée en 1993, dès le retour du feu président Yasser Arafat, après la proclamation de l'indépendance de la Palestine. Il s'est personnellement impliqué dans la création de troupes artistiques, en les soutenant afin de préserver le patrimoine palestinien et le diffuser à travers les scènes internationales, et a énormément aidé le ministère de la Culture palestinien pour qu'il puisse porter la voix du peuple palestinien sur les scènes du monde entier. Il ajoutera, à propos de la puissance de la culture en tant qu'arme des résistances, que «nous avons tellement réussi à porter ce message, que le ministère de la Culture israélien a créé une troupe israélienne qui porte le même nom que notre troupe et se produit à l'étranger en tant que représentante du patrimoine arabe israélien. Et à chaque fois on est obligé de rectifier le tir et d'insister sur le fait que la troupe Assayel est une troupe palestinienne basée à Ramallah et c'est la seule représentante du patrimoine palestinien». Fadi Zaloum affirme également que «la culture est la colonne vertébrale et l'âme d'une nation, c'est aussi un moyen de résistance contre l'occupation sioniste. A travers les tournées que nous avons effectuées dans le monde nous transmettons seulement l'héritage culturel de nos ancêtre mais également notre droit naturel à la terre de Palestine». S. B.