La saison estivale n'est pas encore terminée que, déjà, des voix s'élèvent pour en faire le bilan. Un bilan peu reluisant. Ce qui au demeurant n'est pas faux dans le sens où là où les politiques sectorielles, voire multisectorielles engagées depuis des décennies n'arrivent toujours pas à faire de la destination «Algérie» ce qu'elle était au lendemain de l'indépendance, une période où le pays ne disposait pourtant pas d'infrastructures d'accueil dignes de ses potentialités naturelles et jusqu'à la fin des années 70 où entre-temps les dirigeants ont pleinement saisi l'omni-importance que pouvaient revêtir des investissements en ce sens pour le tourisme populaire au profit des autochtones et l'image extérieure du pays pour les touristes étrangers. Ce qui sera le cas durant plus d'une décennie, l'Algérie devenant en quelque sorte la Mecque des routards, notamment et de tous types de touristes peu regardants sur les conditions de séjour, voire qui privilégieraient volontairement un mode de vie spartiate sans lequel, selon leur conception de la question, des vacances n'en seraient pas. Et ce n'est pas faute de leur permettre des séjours et des possibilités de ressourcements d'exception que les plus beaux paysages parmi les plus beaux du monde qu'il s'agisse des plages, des régions montagneuses, de celles sahariennes que l'Algérie en manquerait, loin s'en faut. Pourtant le secteur est en panne et cela ne peut pas être la faute à personne même si d'aucuns, à juste raison d'ailleurs, trouvent la parade en affirmant que le manque de stabilité dû au terrorisme dans le pays a énormément pénalisé l'activité touristique qu'elle soit en destination de la demande locale ou externe. Au vu des «efforts» consentis par les départements ministériels directement ou accessoirement concernés par la relance du tourisme depuis ces dix dernières années, il est légitime pour l'Algérien lambda de s'interroger sur l'existence d'une réelle volonté officielle laquelle serait à même de donner de forts signaux aux investisseurs privés nationaux et/ou étrangers. Ce qui est malheureusement loin d'être probable non seulement parce que toute velléité de le faire ne semble appartenir qu'au domaine de la théorie et des résolutions ponctuelles ou encore de mesures annoncées à chaud sans grands espoirs d'aboutir et pour cause leur infaisabilité sinon les grands retards mis dans leur application en plus de procédés et procédures administratives d'un autre temps. Se déplacer d'une ville à une autre aujourd'hui relève carrément de l'aventure, voire de l'odyssée en raison de l'état des routes, de la mauvaise organisation de la circulation, de l'incivilité des conducteurs, de la multiplication de barrages routiers dressés par les services de police ou de la gendarmerie et dont la particularité est de rendre plus problématique le trafic routier que de l'alléger, de l'humeur de populations pouvant compromettre la circulation ou l'accès et, d'ailleurs, comme la sortie des villes pour n'importe quelle raison et surtout à n'importe quel moment. Il y a enfin cette incapacité des acteurs impliqués par la gestion de la trêve estivale ou du moins ce qui en reste avec le rognage imputable à la période «morte» qu'oblige le mois de Ramadhan de gérer avec un minimum de rigueur, compétence et raison ledit espace-temps réduit évoqué. Faire du tourisme sur le territoire coûte les yeux de la tête à un compatriote lequel en plus de «flamber» de l'argent essuie le mépris des prestataires auxquels il a à faire alors qu'il lui serait plus profitable de se rendre en Tunisie, Maroc ou en Turquie pour un moindre coût avec du respect et de la considération. En somme une prestation humaine de qualité parce qu'il sera tout simplement et jusqu'à ce qu'il en soit apporté un argument contraire le «roi». Morale de l'histoire : au moment où les pays voisins vivent des ressources apportées par l'activité touristique, l'Algérie devra se contenter des plans tirés sur la comète par tous les responsables qui se sont succédé à hauteur du département ministériel chargé du tourisme, de l'artisanat, etc. A. L.