À chaque rentrée scolaire, c'est le même casse-tête auquel sont confrontés les parents d'élèves, sommés de choisir entre la cherté et la malfaçon, entre les articles de marque et les produits chinois. Et très souvent, la question ne se pose même pas pour de très nombreuses familles au modeste pouvoir d'achat, qui préfèrent recourir aux produits contrefaits plutôt que de se saigner aux quatre veines dans les magasins de fournitures scolaires. À Oran, ce sont naturellement les vendeurs au noir de M'dina J'dida, El Hamri, Gambetta... qui font les «meilleures affaires» en proposant toutes sortes de produits chinois à des prix défiant toute concurrence. «Les temps sont durs, mais ici chacun peut acheter selon sa bourse. Il faut bien que les élèves rejoignent l'école, même ceux dont les parents ont un pouvoir d'achat limité, non ?», remarque un vendeur. Et de fait, il a été démontré que ce sont les produits contrefaits, majoritairement chinois, qui ont permis aux millions d'élèves oranais de rejoindre les bancs de l'école, ces 10 ou 15 dernières années. «C'est vrai qu'on parle de risques sur la santé, mais jusqu'ici je n'ai vu aucun enfant tomber malade à cause d'un crayon ou d'un stylo chinois. Et de plus, je n'ai pas trop le choix parce que les autres produits sont inabordables», explique un père de trois enfants scolarisés en rappelant que, bien souvent, les articles de marque reviennent deux fois plus chers que les autres produits. Et lorsqu'un parent doit pourvoir en fournitures scolaires deux, trois, voire quatre enfants, le choix porté sur le marché noir et le produit chinois devient compréhensible et légitime. Et cette année, il semble bien que les fournitures scolaires coûteront encore plus cher que l'année passée puisque, selon l'Union générale des commerçants et artisans algériens, une majoration de 5 à 10% est à prévoir en raison de la dévaluation du dinar. Ce qui ne manquera par de renforcer la tendance des Algériens à continuer d'aller vers les produits contrefaits malgré «les dangers que ces produits potentiellement nuisibles représentent pour la santé de leurs enfants», a regretté le syndicat à quelques jours de la rentrée scolaire 2014-2015. Après les dépenses induites par le mois de Ramadhan, l'Aïd et les vacances -qui n'ont pas été faciles à assumer- les Algériens sont ainsi appelés à puiser dans leurs ressources financières (et mentales) pour faire face à une rentrée scolaire qui s'annonce onéreuse. S. O. A.