Les séparatistes prorusses peuvent espérer avoir gain de cause, si les députés votent à Kiev les projets de lois que le chef de l'Etat a soumis hier au Parlement. En effet, Porochenko a proposé des textes qui permettraient plus d'autonomie aux régions séparatistes prorusses de l'est, ce qui constitue une victoire politique de taille pour les rebelles. Petro Porochenko a aussi sollicité le vote du Parlement pour la tenue des élections le 7 décembre prochain. Une amnistie conditionnée fait également partie des propositions du président ukrainien, dont le pays a ratifié hier l'accord d'association avec l'Union européenne, un traité qui était à l'origine de la crise dans cette ancienne République soviétique. Selon les médias ukrainiens, «deux projets de loi ont été déposés au Parlement: l'un portant sur un statut spécial pour certains districts des régions de Lougansk et de Donetsk, l'autre sur une amnistie sous conditions pour les participants aux événements de Donetsk et Lougansk». Les textes ont été publiés hier sur le site officiel de la Rada, le Parlement ukrainien. Le président Porochenko propose également des élections au niveau «des districts, des conseils municipaux, des conseils de villages» et dans «certains districts des régions de Donetsk et de Lougansk le dimanche 7 décembre». La Présidence indiquait lundi que ces propositions ouvraient la voie à une décentralisation tout en garantissant «la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance de notre Etat». Les députés devront également débattre de la possibilité d'une amnistie des «participants aux événements de Donetsk et Lougansk». Le projet de loi exempte de poursuites pénales et administratives les combattants, sauf ceux qui se sont rendus, notamment, coupables de «meurtres, viols et terrorisme». Sont également exclus de cette amnistie les responsables de la destruction en vol du Boeing de Malaysia Airlines en juillet, ayant fait 298 morts. Par ailleurs, le Parlement ukrainien a ratifié hier matin l'accord historique d'association avec l'Union européenne, concrétisant l'éloignement de cette ancienne République soviétique du giron russe. Cet accord, qui comprend des volets politique et économique, reste néanmoins largement symbolique à ce stade, l'UE ayant annoncé un report de l'entrée en vigueur de l'accord de libre-échange à fin 2015 pour permettre des discussions avec la Russie, opposée à cet accord. À noter que les violences armées qui ont duré environ cinq mois ont fait pas moins de 2 700 morts et des milliers de blessés, sans compter le nombre impressionnant de déplacés à l'intérieur de l'Ukraine. R. I./Agences.