Wafia Sifouane Mouffok Pour la 9e édition du Festival national de théâtre comique de Médéa, ils ont été nombreux les amateurs de 4e art à se déplacer depuis le début de la manifestation. Les troupes qui se sont relayées, depuis vendredi, sur les planches de la Maison de la culture Hassan-el-Hassani, ont réussi, à des degrés divers, à relever ce pari difficile consistant à concilier le comique et la tragédie. Un «jeu d'équilibre» que beaucoup de pièces ont pu préserver, malgré la thématique abordée, grâce à certaines répliques et gags qui ont eu, souvent, un effet immédiat sur le public. Wahch El-Ghorba, pièce écrite par le dramaturge Omar Fetmouche et interprétée par la troupe Es-sindjab de Bordj Ménaiel, a fait rire aux éclats le public, venu suivre, samedi, les péripéties d'un intellectuel tenté par le rêve occidental, qui a choisi de quitter son pays natal et de s'installer quelque part en Europe. Un rêve qui tourne rapidement au cauchemar pour ce jeune intellectuel qui finira dans la rue, au milieu de dizaines de SDF. Fetmouche a opté pour une approche comique, un langage très accessible aux jeunes, pour aborder un sujet très sensible, celui de la fuite des cerveaux et, à travers lui, le sentiment de mal vie et d'exclusion qui rongent la société. L'humour et le rire, ce remède magique contre le stress et l'angoisse, ont été également au rendez-vous, à l'occasion de la présentation, vendredi, de trois spectacles, en lice pour la grappe d'Or. Il s'agit de Min Jaye, Win Rayeh, interprétée par les jeunes comédiens de la troupe Jil 2000 de Tlemcen, qui invite le public à faire une immersion dans le monde très fermé des Zaouias. Awdat Shakespeare, du scénariste Meriem Allag, est un regard critique sur l'état actuel du 4e art en Algérie, son éloignement des préoccupations de la société, ses égarements et l'espoir de le voir reconquérir à nouveau son rôle dans la société. Celui d'être le porte-parole et la voix du peuple. Le public a été convié, en outre, à un spectacle de théâtre de rue, avec à l'affiche la pièce Leilet El-Kabedh Ala Jouha, produite par l'association Bencheneb de Médéa. Cette première expérience de théâtre de Rue a été favorablement accueillie par le public, qui s'est rassemblé sur l'esplanade du boulevard de l'ALN, du centre-ville de Médéa pour assister au spectacle. En dépit des contraintes techniques, le public a pu quand même se délecter de rares moments de rire et de détente dans une ville où l'activité culturelle se fait vraiment rare. W. S. M.