Le long métrage de fiction El-Wahrani (l'Oranais) du réalisateur algérien Lyes Salem sera en compétition au 8e Festival du film d'Abou Dhabi (Emirats arabes unis), prévu du 23 octobre au 1er novembre prochain, annoncent les organisateurs sur le site Internet du festival. Réalisé en 2014, ce second long métrage de Lyes Salem est sélectionné parmi 19 films d'Europe, d'Asie et d'Afrique dans la catégorie Afaq Djadida (nouveaux horizons), dédiée aux «premier ou second film d'un cinéaste qui se distingue par la fraîcheur du style et des idées originales», rapporte l'APS. El-Wahrani est une fresque historique d'une durée de deux heures, relatant le parcours de deux amis, Djâafar, incarné par Lyes Salem, et Hamid, interprété par Khaled Benaïssa, compagnons de lutte qui se retrouvent à la fin de la Guerre de libération nationale pour construire, chacun à sa manière, l'Algérie indépendante. Lors de la projection en avant-première nationale au mois de septembre dernier, Lyes Salem avait confié à la presse qu'il s'agit de «s'accaparer de notre mémoire, qu'elle soit belle ou moche, tenter de la questionner, sans pour autant juger, mais, chercher à comprendre ce qui a bien pu arriver durant ces cinquantaines d'années pour en arriver là». Coproduit par les sociétés privées Leith Media et Dharamsala, et l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc), ce film a valu à Lyes Salem le Valois d'or du meilleur acteur, en août dernier lors du Festival du film francophone d'Angoulême en France. D'autres coproductions algériennes seront également projetées en hors-compétition durant le festival, à l'exemple de La voie de l'ennemi du cinéaste franco-algérien Rachid Bouchareb ou encore Délice Paloma de Nadir Mokneche. Plus d'une centaine de films seront présentés dans les cinq catégories de la compétition (longs métrages, nouveaux horizons, courts métrages, documentaires et compétition émiratie), en plus des projections prévues dans quatre sections parallèles. Créé en 2007, le Festival du film d'Abou Dhabi a déjà distingué des cinéastes algériens, à l'exemple d'Amin Sidi Boumediene, primé en 2012 pour son court métrage El Djazira, ou encore Merzak Allouache, désigné réalisateur de l'année en 2013 par un magazine américain en marge du festival où il présentait son film Les terrasses. Lyès Salem a débuté en tant que comédien de théâtre, puis de télévision et de cinéma. Avant de relever le défi du long métrage, il a à son actif plusieurs courts métrages, dont Cousines qui lui a valu le prix César en France en 2003. Son premier long métrage Mascarades a été récompensé à l'échelle internationale, notamment aux festivals du Caire en Egypte, de Besançon et d'Angoulême en France, de Namur en Belgique et de Carthage en Tunisie, et une prestigieuse nomination pour l'Oscar américain du meilleur film étranger. Un palmarès de bon augure pour El-Wahrani. S. B./APS