Moumene Belghoul L'Iran a réaffirmé les lignes rouges fixées dans les négociations nucléaires avec les grandes puissances occidentales, qui doivent reprendre avant la fin de la semaine prochaine à Vienne. Une réaction ferme qui devrait faire monter la tension de nouveau sur ce sujet épineux. L'Iran et le groupe 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) se sont donnés jusqu'au 24 novembre pour tenter de conclure un accord global. Une convergence qui garantirait la nature exclusivement pacifique du programme nucléaire de Téhéran, inlassablement soupçonné de cacher des visées militaires. Cependant les Occidentaux, convoquant constamment la géopolitique, continuent de faire pression sur l'Iran sous couvert du droit international. Les négociations entre les deux parties butent sur la question sensible de la future capacité d'enrichissement d'uranium par l'Iran et le calendrier pour la levée totale des sanctions économiques qui visent ce pays d'Asie. Mais Téhéran continue à revendiquer ses droits. Le guide de la révolution iranienne, Ali Khamenei, fixe onze points à respecter par l'équipe de négociateurs avant de signer l'éventuel accord. Rappelons que l'Iran et les grandes puissances avaient signé, en novembre 2013 à Genève, un accord préliminaire qui avait gelé certaines activités nucléaires iraniennes en échange d'une levée partielle des sanctions occidentales. Un paraphe qui avait fait croire à un règlement de l'épineuse question du nucléaire. Mais la suite prouvera que l'obsession occidentale de l'Iran n'est pas près de s'estomper avec un quelconque accord. Téhéran ne semble pas disposé, de son côté, à abandonner un droit inaliénable, à savoir celui à l'énergie nucléaire pour pallier à la décroissance du pétrole. L'un des onze points fixés stipule que «les besoins définitifs de l'Iran en matière d'enrichissement d'uranium sont de 190 000 SWU» (Separative Work Unit, ou unité de travail de séparation), soit près de 20 fois la capacité actuelle de l'Iran. L'Iran aura besoin de cette capacité pour produire le combustible de la centrale de Bouchehr, fourni par la Russie jusqu'en 2021. «La marche scientifique nucléaire ne doit en aucune manière être arrêtée ou ralentie» et l'Iran doit poursuivre son programme de «recherche et de développement», dira le guide de la révolution. Mais les Etats-Unis et les pays occidentaux ne l'entendent pas de cette oreille. Ils demandent au contraire à l'Iran de réduire sa capacité d'enrichissement. Dans une logique de pression permanente. Ainsi malgré huit jours de négociations sans relâche, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, l'Iran et les puissances occidentales semblent encore loin de pouvoir sceller un accord définitif. La tension autour du nucléaire iranien devrait donc monter de nouveau dans les prochains jours. M. B./Agences