L'Iran aura besoin à terme de 190 000 centrifugeuses alors que les Etats-Unis veulent limiter leur nombre à 10 000, a déclaré le guide suprême iranien Ali Khamenei, qui a le dernier mot dans le dossier nucléaire, ont rapporté les médias locaux. Leur objectif est qu'on accepte une capacité de 10 000 SWU (Separative Work Unit, ou unité de travail de séparation) ce qui représente 10 000 centrifugeuses de type ancien que nous possédons déjà, a-t-il dit dans un discours lundi soir devant les responsables du pays, selon son site internet. Nos responsables disent que nous avons besoin de 190 000 centrifugeuses. Peut-être pas aujourd'hui, dans deux ans ou dans cinq ans, mais c'est le besoin incontestable du pays, a ajouté M. Khamenei. Ce besoin doit être assuré. Les centrifugeuses sont les appareils qui réalisent l'enrichissement d'uranium. Les déclarations de l'ayatollah Khamenei interviennent au moment où à Vienne les négociateurs iraniens tentent de parvenir à un accord avec les grandes puissances sur le sujet. Le numéro un iranien a ajouté que dans les négociations, les grandes puissances ont commencé par proposer 500 ou 1 000 SWU pour que l'Iran se contente finalement d'une capacité de 10 000 SWU. En juin, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a affirmé que l'Iran pourrait avoir quelques centaines de centrifugeuses mais que les Iraniens demandent des centaines de milliers. La capacité d'enrichissement d'uranium est l'un des principaux sujets de discorde entre l'Iran et les négociateurs du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne). Les Etats-Unis et Israël accusent Téhéran de chercher à fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme d'enrichissement d'uranium, ce que Téhéran dément. L'Iran affirme vouloir préserver un programme d'enrichissement à un niveau industriel afin de pouvoir produire le combustible nécessaire pour ses futures centrales nucléaires. L'objectif est d'avoir 20 centrales. Les négociations finales sur le programme nucléaire de Téhéran ont débuté jeudi à Vienne, un marathon présenté comme historique et qui pourrait s'étirer jusqu'au 20 juillet. Il vise à trouver un accord garantissant la nature pacifique du programme iranien, après dix ans de tensions internationales. L'accord espéré garantirait que l'Iran respecte les règles de non-prolifération et ne cherche pas à se doter de la bombe nucléaire. En échange, les sanctions internationales, qui privent chaque semaine ce pays de milliards de dollars de revenus du pétrole, seraient levées.