«D'al-Qods, notre capitale occupée, nous envoyons un message urgent au monde entier en particulier à l'Europe : Nous aspirons à la justice et à la paix. Reconnaître la Palestine et fixer les frontières d'Israël constitue la première étape pour parvenir à cet objectif», souligne cet appel lancé sous la forme d'une lettre ouverte. «Nous sommes fatigués des appels à la reprise des négociations alors que nous ne pouvons pas nous rendre dans nos églises en raison d'un pouvoir étranger et que notre peuple continue à être humilié par une occupation indésirable», ont-ils ajouté, précisant que «les chrétiens ont un devoir de résistance». Les trois dignitaires attendent de l'Europe un véritable soutien de toutes les «initiatives non-violentes des Palestiniens pour mettre fin à l'occupation israélienne en reconnaissant l'Etat de Palestine aux frontières de 1967 (d'avant l'occupation israélienne) avec al-Qods-Est comme capitale», lit-on encore. Le document en question a été signé par l'ancien patriarche latin d'al-Qods Michel Sabbah, l'archevêque Atallah Hanna, Patriarche de l'église grecque orthodoxe d'al-Qods,et par l'évêque Munib Younan, chef de l'église luthérienne en Palestine et en Jordanie, qui préside la Fédération luthérienne mondiale. Le nom de l'actuel Patriarche latin de Jérusalem, Fouad Twal, ne figure pas dans cet appel. La publication de cette lettre intervient à la veille d'une importante rencontre internationale au Caire, en Egypte, pour tenter de trouver les financements nécessaires à la reconstruction de la bande de Ghaza, qui a été complètement détruite par la dernière guerre d'agression israélienne ayant fait plus de 2 100 victimes palestiniennes, en majorité des femmes et des enfants. Selon l'organisation onusienne Unrwa pour les réfugiés palestiniens, les combats ont détruit ou endommagé 80 000 maisons. Infrastructures et entreprises ont subi le même sort. L'électricité et l'eau manquent terriblement. Pour rappel, la bande de Ghaza est alimentée par une seule centrale électrique qui fonctionne au gasoil et elle est souvent soumise à des ruptures de carburant, en raison du blocus israélien qui dure depuis 2006. L'Unrwa a besoin de plus de 1,6 milliard de dollars pour assurer sa mission dans une bande surpeuplée et dont le PIB devrait diminuer de 20% au cours des neuf premiers mois de 2014 par rapport à 2013. En effet, les Ghazaouis vivent sous perfusion où 45% de la population active et 63% des jeunes étaient au chômage avant la guerre, alors que Ghaza est toujours sous blocus israélien et égyptien. Une cinquantaine de pays donateurs devraient participer à la réunion du Caire. L. M./Agences.