L'aviation vise depuis trois jours de nouvelles cibles écrasant désormais sous les bombes les immeubles les plus hauts de Ghaza. Une destruction délibérée L'Egypte tente de ramener Palestiniens et Israéliens à la table des négociations pour mettre fin à la guerre à Ghaza, au cinquantième jour des hostilités qui ont fait plus de 2100 morts dans l'enclave palestinienne. Le dernier cessez-le-feu a tourné court au bout de neuf jours, depuis 115 Palestiniens et un enfant israélien ont été tués, et les belligérants campent sur leurs positions: tout accord doit mettre fin au blocus de Ghaza, insistent les Palestiniens, tandis que les Israéliens, eux, refusent de négocier «sous les bombes». Hier, de nouveau, les roquettes palestiniennes se sont abattues sur l'Etat hébreu tandis que les drones israéliens poursuivaient leurs raids meurtriers, tuant deux Palestiniens. L'aviation vise depuis trois jours de nouvelles cibles dans l'étroite langue de terre surpeuplée bordant la Méditerranée: ses appareils écrasent désormais sous les bombes les immeubles les plus hauts de Ghaza. Hier, deux bâtiments de 14 et 16 étages - comptant des dizaines d'appartements résidentiels et autant de familles - ont ainsi été réduits à des tas de débris après avoir été touchés par plus d'une dizaine de missiles. A l'aube, 25 personnes ont été blessées, dont quatre secouristes et un journaliste local, selon les secours palestiniens, quand le premier bâtiment de 16 étages s'est effondré sous les bombes. Les six bombes ont emporté 60 appartements, un centre commercial et des dizaines de magasins dans cette tour. Un peu plus tard, un immeuble résidentiel abritant le siège de la radio du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), le principal mouvement de la gauche, Sawt al-Chaab a été en grande partie détruit. Ce raid a fait 15 blessés, selon les secours. Le Hamas a dénoncé ces destructions, y voyant «un crime de guerre et une vengeance inacceptable d'Israël envers les Ghazaouis pour les intimider». Sa branche armée, les Brigades Ezzedine al-Qassam, a affirmé avoir répondu à ces destructions par «un tir sur Haïfa (dans le nord d'Israël) et quatre tirs sur Tel-Aviv». Des tirs qui n'ont pas atteint ces villes, a assuré l'armée israélienne, qui a toutefois fait état de 18 roquettes tombées sur les villes bordant Ghaza. L'une d'elles a légèrement blessé 21 personnes en frappant une maison à Ashkelon. L'armée a dit avoir mené 15 raids aériens dans la nuit, visant notamment des bâtiments abritant des «centres de contrôle du Hamas» ainsi que deux écoles d'où «des tirs vers Israël» étaient partis, selon elle. Depuis le début de l'agression le 8 juillet, 2.136 Palestiniens ont été tués, dont un quart d'enfants, et 68 Israéliens, dont 64 soldats et un enfant. Et la reprise des négociations indirectes au Caire est incertaine, face à des Israéliens inflexibles et aux divisions dans le camp palestinien. Des responsables palestiniens ont de leur côté évoqué une nouvelle proposition égyptienne qui comprendrait «un cessez-le-feu temporaire permettant d'ouvrir les points de passage aux frontières, de laisser passer l'aide humanitaire et le matériel de reconstruction», mais reporterait une fois de plus les discussions sur les sujets épineux à «dans un mois». Le Hamas a indiqué que «»des efforts étaient en cours pour parvenir à un accord». Le Jihad islamique, deuxième force dans la bande de Ghaza, a cependant prévenu que «la réussite des contacts dépend de la prise en compte ou non des exigences palestiniennes», la première d'entre elles étant la levée du blocus qui asphyxie depuis 2006 1,8 million de Ghazaouis. Menant de front plusieurs batailles diplomatiques, les Palestiniens se préparent à exiger que la communauté internationale fixe une date butoir pour la fin de l'occupation israélienne des Territoires palestiniens. Si leur exigence n'était pas entendue, alors, disent-ils, ils adhéreront à la Cour pénale internationale (CPI) ce qui leur permettrait de poursuivre des responsables israéliens sur le déroulement des opérations dans la bande de Ghaza. Par ailleurs, dans le nord de la Cisjordanie occupée, l'armée israélienne a arrêté sept Palestiniens à Jénine et six autres à Naplouse, tous membres du FPLP.