Le nombre de personnes souffrant de la faim et de la malnutrition dans le monde avoisine le milliard. Plus exactement et selon les dernières statistiques de la FAO (Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation), pour 2014, le monde compte encore 805 millions de personnes souffrant de la faim, soit près d'une personne sur huit touchée de façon chronique. Ce total a diminué en moyenne de 10 millions par an depuis 20 ans, mais l'Afrique sub-saharienne et l'Asie restent particulièrement touchées. Le nombre et pourcentage de personnes sous-alimentées a quelque peu diminué depuis la période 1990-1992. Alors qu'à cette époque là, 1 015 millions soit 19% de la population mondiale souffrait de la faim, contre 930 million (15%) en 2000-2002, et 918 millions (14%) en 2006-2008, et 841 millions (12%) pour la période 2009-2011, les chiffres ont atteint en 2012-2014 un total de 805 millions d'individus soit 11% seulement. Un chiffre estimé encore très élevé par les spécialistes qui préconisent la poursuite des efforts pour en finir avec cette situation peu reluisante. En effet, en dépit des actions tout azimut menées à travers le monde pour endiguer ce phénomène, beaucoup reste à faire eu égard aux grandes poches de pauvreté qui subsistent touchant ainsi des millions d'individus qui ont encore faim et souffrent de malnutrition, notamment en Afrique. La situation alimentaire mondiale demeure préoccupante et source d'inquiétude, particulièrement pour les pays en développement. Pour ces derniers, en effet, il est urgent d'intensifier les efforts et mobiliser toutes les énergies nécessaires en vue de réduire ce fléau. Mais l'éradication de la faim et de la malnutrition qui est le premier des objectifs du millénaire pour le développement (OMD), exige de tous, la prise immédiate de mesures urgentes et de décisions énergiques, et ne pas se suffire de simples slogans voire actions qui ne donnent pas toujours leur fruits surtout que la situation continue à s'aggraver en raison notamment des effets des changements climatiques. Aussi le monde est confronté à un grand défi qui est d'augmenter la production alimentaire sans affecter l'équilibre des écosystèmes et ce par une exploitation rationnelle des ressources naturelles à savoir l'eau, le sol et l'énergie. Le rapport Sofa 2014, sur l'Etat de la faim et de l'agriculture (State of Food and Agriculture) dans le monde démontre que les exploitations familiales sont l'une des clés de la sécurité alimentaire et de la préservation d'un environnement durable, à condition qu'elles accèdent à l'innovation et aux progrès. Présenté jeudi à Rome, par la FAO, ce rapport a axé cette année sur les quelque 500 millions d'exploitations familiales, généralement inférieures à 5 ha, sur lesquelles repose l'agriculture dans la plupart des pays. Ces petits exploitants sont les gardiens de plus de 80% des denrées alimentaires produites dans le monde, pourtant beaucoup d'entre eux sont pauvres et victimes d'insécurité alimentaire. Dans sa déclaration, le directeur général de la FAO José Graziano da Silva, a souligné que «ces petits exploitants ne représentent pas un problème, ils font partie de la solution. Ils ont un rôle central. Nous avons besoin d'innovation dans tous les domaines et ils doivent être acteurs de cette innovation». Et d'ajouter, «notre objectif est de faire évoluer les petits agriculteurs, ceux qui produisent pour leur survie, vers des agriculteurs commerciaux vendant leurs produits». La solution à cela, estime la reine Maxima des Pays-Bas, qui a participé à la cérémonie au siège de la FAO, réside dans «l'accès des petits agriculteurs à des crédits, et à des prêts particuliers garantis». Il faut savoir que la quasi-totalité des personnes sous-alimentées de la planète évoluent dans les pays en développement. Ils représentent 642 millions de personnes en Asie et le Pacifique ; 265 millions en Afrique subsaharienne ; 53 millions en Amérique latine et les Caraïbes ; 42 millions au Proche-Orient et en Afrique du Nord ; et 15 millions au total dans les pays développés. B. A.