L'ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié, a affirmé, hier dans un entretien qu'il a accordé à l'APS, que le renforcement du partenariat entre la France et l'Algérie est une «priorité stratégique» pour Paris et pour lui dont la mission en Algérie a pour principal objectif le développement des relations économiques entre les deux pays. Résumant son action et celle du gouvernement français, il dira qu'«il s'agit de construire et de continuer à faire fructifier le partenariat stratégique scellé entre la France et l'Algérie». Autrement dit, la France, qui s'est fait damer le pion par de nombreux partenaires étrangers dans différents secteurs d'activités, veut redevenir le «premier partenaire» économique de l'Algérie dans «tous les domaines». «Nous sommes le premier investisseur hors hydrocarbures et le premier employeur étranger. Les 450 entreprises françaises présentes dans le pays, ont permis de créer 40 000 emplois directs et 100 000 emplois indirects», arguera M. Emié qui promet de travailler «sans relâche» pour que son pays, actuellement deuxième partenaire économique de l'Algérie et dont les échanges se sont chiffrés à 10 milliards d'euros en 2013, reprenne sa première place. La réunion du Comité mixte économique franco-algérien (Comefa), le 10 novembre prochain à Oran, est citée comme un des cadres de coopération qui pourront contribuer au renforcement du partenariat algéro-français. La rencontre à laquelle assisteront les ministres français des Affaires étrangères et du Développement international, Laurent Fabius, et de l'Economie, l'Industrie et du Numérique, Emmanuel Macron, devra inaugurer «un nouveau stade» dans le processus de partenariat. Le Comefa, qui été mis en place en 2013, s'intéresse à tous les aspects de la relation économique bilatérale. A ce titre, il se pose comme un outil qui favorisera la création de nouveaux partenariats industriels et définira des coopérations entre les entreprises des deux pays, explique l'ambassadeur français. Pour marquer la tenue de cette réunion du Comefa et souligner son importance, il est prévu de procéder à l'inauguration, en présence du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de l'usine de production de véhicules Renault d'Oued Tlelat (Oran), qui est considérée comme une illustration parfaite du partenariat qu'entendent mettre en place les deux parties. A ce propos, l'ambassadeur s'engage à se rapprocher d'autres entreprises françaises en vue de les décider à venir en Algérie afin d'essayer de «répondre aux besoins de notre partenaire algérien». C'est à cette même mission que s'est attelée, avec beaucoup de succès, l'agence Ubifrance qui travaille avec les PME. Quant à la problématique de la libre circulation des personnes, tout en soulignant la croissance «significative» de visas délivrés en 2013 pour les ressortissants algériens, l'ambassadeur français affirmera que l'augmentation du nombre se poursuivra durant l'année 2014, avec «probablement» 300 000 visas. Dans un tout autre registre, Bernard Emié s'exprimera également sur le partenariat dans le domaine sécuritaire et la lutte contre le terrorisme. A ce propos, l'ambassadeur dira que la coordination entre l'Algérie et la France est «étroite et opérationnelle». Revenant sur le «lâche assassinat» à Tizi Ouzou du ressortissant français, Hervé Gourdel, le diplomate soulignera «la qualité de la coopération» avec les autorités algériennes. «Nous sommes reconnaissants à l'Algérie pour les hommes et les moyens qu'elle mobilise et déploie» pour retrouver le corps d'Hervé Gourdel et punir les auteurs de son assassinat, dira-t-il. Pour la question libyenne, le diplomate français dira que l'action de la diplomatie algérienne et son implication pour l'instauration d'un dialogue pacifique inter-libyen qu'elle est prête à accueillir, articulées avec les travaux menés sous l'égide des Nations unies, sont très précieuses. Au sujet de la crise malienne, l'ambassadeur français a réitéré le soutien de la France à l'action de l'Algérie en faveur d'un «règlement durable» dans ce pays. «Nous appuyons les discussions en cours et les efforts déployés par l'Algérie pour qu'elles aboutissent à un bon accord qui puisse être appliqué de bonne foi par toutes les parties» maliennes, a-t-il conclu. H. G./APS