Le panier type de la consommation des ménages, qu'on appelle aussi panier de la ménagère, est ce modèle de calcul utilisé par les organismes de statistiques pour étudier l'évolution des prix et calculer l'Indice des prix à la consommation (IPC), qui fournissent les indications sur le niveau et le coût de la vie. Un panier type regroupe l'ensemble des produits consommés (hors emprunts et gros travaux) couramment par un foyer défini (couche sociale, urbain ou rural...) dans une région ou pays donné. Selon l'Office national des statistiques, la population de référence pour le calcul de l'IPC en Algérie «est constituée de l'ensemble des ménages d'Alger, de toutes tailles et toutes catégories socioprofessionnelles [...]. L'année de base est 2000 et l'année de référence est 2001». Quant à la composition de l'Indice, elle rassemble «261 articles représentés par 791 variétés sélectionnées sur la base de critères tels que la dépense annuelle, la fréquence de la dépense, l'utilité,... ». La question qui se pose dès lors est que peut bien mettre dans son panier - devenu couffin dans le langage usuel-, la ménagère algérienne qui ferait partie de ces «261 articles représentés par 791 variétés sélectionnées» entrant dans le calcule de l'IPC ? Il est bien difficile d'imaginer ce couffin rempli de plus d'une demi-douzaine de produits quand on voit la mercuriale des prix. Les produits de consommation les plus courants et qui étaient à la portée de toutes les bourses sont devenus hors d'atteinte. Les légumes, le poisson, les viandes, les laitages et les fruits qui sont les aliments de base (il faut manger cinq légumes et cinq fruits par jour, dit-on), ne peuvent se rencontrer dans un même panier, sauf s'il appartient à une ménagère en or. Si on se réfère à 2011, les prix des produits de consommation ont augmenté de quelque 200% alors que les salaires n'ont, eux, évolué que de 150% en moyenne. En fait, il est bien inutile de convoquer les chiffres pour se rendre compte que l'Algérien mange mal, tant en termes de qualité de l'alimentation qu'en richesse nutritionnelle. Si le ministre de la Pêche entend booster l'aquaculture, c'est parce qu'elle se présente comme la palliatif idéal pour ramener le poisson dans l'assiette du consommateur qu'il a déserté depuis des lustres, y compris la sardine, ce plat du pauvre qui est devenu aujourd'hui un met fin. Le ministère de l'Agriculture et celui en charge du Commerce devraient aussi joindre leurs efforts pour que fruits et légumes côtoient le poisson sans ruiner le ménage. C'est le rêve algérien, qui n'a nul besoin de miracle, mais juste d'une démarche réfléchie et encadrée.