Le ministre de la Communication, M. Hamid Grine, s'est exprimé, hier, à l'occasion de la Journée nationale de la presse, sur le secteur. Plaidant pour une presse «responsable qui assume son rôle d'information», le ministre soutient que «la presse a aussi une responsabilité morale de donner une information sourcée au citoyen». Sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, dont il a été l'invité, Hamid Grine établit le constat selon lequel «il y a une presse à majorité vertueuse, malgré l'existence de certains journaux qui empruntent des chemins de travers et de la diffamation», expliquant cette tendance par «la décennie de terrorisme durant laquelle la presse a construit une opinion consommatrice d'attaques et de sensationnel». M. Hamid Grine a regretté, à l'occasion, que «certains directeurs de journaux pensent qu'avec ces recettes faites d'insultes et de sensationnel, ils vont vendre plus», rappelant qu'«en dépit de la nature de l'amende ou de la peine, le mal ne sera jamais réparé suite à des attaques infondées et injurieuses». Pour le ministre de la Communication, «la professionnalisation de la presse est tributaire de l'adhésion des journalistes et des principaux acteurs, notamment les responsables de presse». M. Hamid Grine a déclaré, à cet effet, que «le président de la République veut un engagement, un élan et une sincérité de la part des journalistes. Il veut des journalistes qui aiment leur pays, qui s'inscrivent dans la déontologie et l'éthique. Il leur dit : soyez au niveau de vos aînés qui ont fait la Révolution et la post-révolution». S'agissant de l'Autorité de régulation de la presse écrite, le ministre a fait savoir que «sa mise en place nécessite un recensement des journalistes», annonçant que «sur les 1 100 dossiers déposés pour la délivrance de la carte de presse, quelque 1 003 ont été déjà traités». Concernant la presse du secteur privé, M. Grine a indiqué que «le gouvernement ne fait pas de différence entre les journalistes de la presse privée et ceux de la presse publique. Nous ferons tout ce qu'il faut pour qu'on arrive à instaurer les mêmes standards dans le cadre de la professionnalisation de la presse». De son côté, M. Chorfi, président de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, a souligné sa ferme détermination à accorder un «intérêt particulier» à la liberté de la presse, au regard des nobles valeurs humaines qu'elle véhicule, mais aussi pour le rôle important des médias dans la «consécration et la promotion de la démocratie». «Sous la conduite du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, l'Etat a toujours veillé à la consécration de tout ce qui est susceptible de consolider la liberté de la presse en Algérie», a précisé M. Chorfi rappelant «le choix du président Bouteflika d'adopter, à chaque occasion, la voie démocratique, garante de la liberté de la presse et de l'exercice démocratique». Dans ce contexte, M. Chorfi a rappelé que «cette journée coïncide avec la création de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, un nouveau jalon qui vient consteller les acquis du secteur suite à l'ouverture de nouvelles chaînes de télévision, en consécration de la loi sur l'audiovisuel, mise en place à la demande des professionnels du secteur pour garantir un cadre juridique aux médias algériens». «L'Autorité de régulation de l'audiovisuel fera figure de tribune de liberté de la presse à travers l'ouverture des portes du dialogue et la tenue de conférences pour être à l'écoute des préoccupations des professionnels dans le but d'asseoir un avenir où les médias seraient un facteur de modernisation, de développement et de diffusion des valeurs de liberté, et non un outil d'exploitation visuelle», a estimé M. Chorfi. «Le temps où la liberté de la presse était au service de pratiques arbitraires est révolu à jamais», a-t-il souligné. R. I.