Mme Hammadi qui s'exprimait lors d'un séminaire sur le sujet, organisé au niveau de l'Unité nationale d'instruction et d'intervention de Dar El Beïida, a évoqué aussi quelques mesures à prendre si un cas d'Ebola est signalé en Algérie. Parmi ces mesures, l'acheminement d'un cas suspect d'atteinte du virus Ebola qui doit se faire de manière très rapide et avec une précaution extrême. Il faut aussi mobiliser le personnel de santé pour une éventuelle intervention ou transfert de malade. Un examen médical systématique est nécessaire pour tout voyageur en provenance des pays touchés. Mme Hammadi a affirmé que «les services sanitaires au niveau du ministère de la Santé suivent avec beaucoup d'attention et d'intérêt l'actualité et la situation concernant le virus Ebola afin d'évaluer les risques et les mesures à prendre». La même responsable a toutefois estimé que le risque de transmission du virus lors des voyages aériens reste «très faible», ajoutant que «le risque d'introduction du virus en Algérie provient des voyages aériens même si il n'y a pas de liaisons directes avec les pays touchés». De son côté, le Dr Fawzi Derrar, spécialiste en épidémiologie à l'Institut Pasteur d'Algérie a indiqué que «le virus Ebola est un virus connu, qui existe depuis les années 70, alors on ne se trouve pas face à un virus mystérieux ou inconnu». Le conférencier a ensuite rappelé l'historique et les premières apparitions du virus, indiquant que le virus a été découvert pour la première fois au Congo, près d'une rivière appelée «Ebola», d'où le nom qui lui a été donné. Plusieurs pays ont été touchés par le virus Ebola et cela depuis les années 1970. La Côte d'Ivoire, le Soudan, l'Afrique du Sud ont été les pays les plus touchés. L'origine du virus Ebola selon le conférencier, ou l'élément déclencheur, sont les chauves-souris frugivores qui transmettent la maladie à d'autres animaux tels les gorilles et les chimpanzés. Il faut savoir que dans certaines régions d'Afrique, les citoyens consomment la viande de gorille ou de chauves-souris. Une fois une personne atteinte du virus, la propagation entre les humains se fait de manière très rapide. Le virus se transmet à travers les contacts humains selon le spécialiste, il se transmet aussi à travers le sang en cas de blessures, à travers la sueur et l'urine. Le docteur Derrar a donné quelques explications en ce qui concerne le virus : «Une fois le virus dans le corps, le système immunitaire devient défaillant, les anticorps seront dès lors éliminés, le virus se propage ensuite à travers tout le corps de manière rapide.» En ce qui concerne la dimension que ce virus à pris et la vitesse avec laquelle il s'est propagé à travers le monde, le même intervenant a estimé que «le mouvement des populations en Afrique a aidé à la propagation rapide du virus, les pays africains n'ont pas assez de moyens pour affronter ce genre d'épidémie, ce qui a facilité la propagation d'Ebola». Et d'ajouter : «Nous avons mis beaucoup de temps à agir, ce genre d'épidémie se transmet très vite. Alors plus on agit vite plus on aura de la chance de contenir Ebola.» Avec plus de 4 900 décès à ce jour depuis l'apparition du virus en août dernier, Ebola est l'une des épidémies les plus dangereuses durant ces 40 dernières années, avec 10% de décès. Les spécialistes ont estimé que le personnel soignant reste le plus exposé au virus, en raison du contact direct avec les personnes atteintes. Ils considèrent qu'il est urgent actuellement de mettre en place des équipes chargées de la prise en charge et du transfert des personnes atteintes du virus dans le cas où ce dernier ferait son apparition dans notre pays. Les conférenciers ont tiré la sonnette d'alarme, reprenant les estimations de l'OMS selon lesquelles si rien n'est fait au niveau des pays touchés pour affronter le virus, le nombre de personnes atteintes d'Ebola pourra atteindre les 20 000 durant le mois de novembre. Les participants ont indiqué aussi que l'Algérie doit se préparer pour affronter le virus, et doit mettre en place une stratégie de sensibilisation et de surveillance. Les services de santé ont élevé leur niveau d'alerte et de surveillance après l'enregistrement d'un cas Ebola au Mali (une fillette de 2 ans). A. K.