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Des spécialistes ont tenté de rassurer, hier, au forum de "Liberté"
Ebola : la menace ne viendra pas du Sud
Publié dans Liberté le 22 - 10 - 2014

À quelque chose malheur est bon. Pourvu que ce virus participe à améliorer notre système de santé et la sécurité biologique du pays.
"S'il n'y a pas de cas enregistré en Algérie, la vigilance reste néanmoins de rigueur", a assuré hier le Dr Djamel Fourar, directeur de la prévention et de la lutte contre les maladies transmissibles au ministère de la Santé, qui était l'un de nos deux invités au Forum de Liberté consacré entièrement au virus Ebola. D'emblée, il s'est félicité de la présence des médias qui ont "un rôle important à jouer". Comme il n'y a toujours "pas de vaccin ni de traitement spécifique" contre la fièvre hémorragique, les journalistes doivent impérativement se prémunir contre l'inclination qui leur est parfois prêtée de propager des rumeurs. Car même si le remède médical n'est toujours pas là, la crise actuelle doit, d'après lui, avoir le "traitement médiatique" le plus adéquat. Le représentant du ministère de la Santé se dira disposé à répondre à toutes les questions et interrogations des journalistes car le but est d'informer et de livrer un "message le plus exact possible". Il est vrai que l'ignorance face à un tel problème peut causer, en effet, de nombreux dommages. Et de rappeler ainsi, que "les phénomènes de panique peuvent créer des désordres encore plus importants que le virus lui-même". Pour mettre les choses dans leur contexte, le Dr Fourar reprendra à son compte une citation du médecin et biologiste français Charles Nicolle qui avait prédit dès 1933, non pas l'apparition du virus Ebola, mais des situations très similaires : "Les maladies infectieuses : il en naîtra de nouvelles, il en disparaîtra lentement quelques unes ; celles qui subsisteront ne se montreront plus sous les formes que nous leur connaissons aujourd'hui." Se voulant didactique, le Dr Fourar expliquera que le propre des mutations virales est d'imposer, à chaque fois, des symptomatologies et des morphologies que la science ou l'expérience humaine ne connaissait pas jusque-là. Il détaillera en outre, les différents facteurs d'émergence et de réémergence des maladies infectieuses qui, à l'entendre, ne relèvent presque jamais du hasard. Il fera noter à l'assistance que les pays actuellement contaminés par le virus Ebola à savoir le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée ont été sujets à des guerres civiles et donc à des déplacements humains importants. "Et puis, les systèmes de santé dans ces pays sont très fragiles, presque inexistants." D'après lui, n'importe quelle maladie infectieuse y trouverait ainsi, un terrain propice pour sa propagation. Concernant le taux de létalité, on apprendra qu'il est estimé à 60% c'est-à-dire que 6 patients sur dix en meurent. En l'absence d'un arsenal thérapeutique, seules quelques mesures de prévention pourraient s'avérer, pour l'heure, efficaces. D'où l'intérêt de cette rencontre avec les médias... Notre deuxième invité au Forum de Liberté, le Dr Fawzi Derrar, virologue à l'Institut Pasteur d'Algérie, est remonté quant à lui, à l'historique du virus Ebola, découvert la première fois en 1976, lors de deux "flambées simultanées" à Nzara au Soudan et Yambuku au Congo non loin de la rivière Ebola qui a donné son nom à ce terrible virus. Comme l'a déclaré le sous-directeur chargé de la sécurité sanitaire à l'OMS : "Ce n'est pas une maladie mystérieuse, nous connaissons parfaitement cette pathologie. Le réservoir naturel du virus serait des chauves-souris frugivores. La maladie n'aurait touché qu'accidentellement l'homme. La flambée qui sévit actuellement en Afrique de l'Ouest est la plus importante et la plus complexe depuis la découverte du virus en 1976. Elle a produit plus de cas et de décès que toutes les précédentes flambées réunies." Le Dr Derrar rejoint alors son confrère pour déplorer, à son tour, le retard dans la riposte internationale contre l'épidémie qui est apparue en Guinée, en décembre 2013 mais qui n'a été déclarée officiellement à l'OMS qu'en mars 2014 : "Nous avons perdu beaucoup de temps." Depuis, la directrice générale de l'OMS a annoncé au monde entier "l'urgence de santé publique de portée internationale".
Quid de l'Algérie ?
À en croire le Dr Djamel Fourar, directeur de la prévention et de la lutte contre les maladies transmissibles au ministère de la Santé, le risque de contracter des cas d'Ebola dans notre pays reste faible à ce jour. "En Algérie, il n'y a pas de forêt tropicale qui est l'habitat naturel du virus. L'Ebola est un virus fragile qui ne résisterait pas à notre climat." Au-delà de cette assurance, le
Dr Fourar a détaillé les mesures prises par son ministère. Et pas seulement ! "Nous agissons dans un cadre multisectoriel. Tout le monde est concerné par Ebola !" Comme le voyage est considéré comme un facteur de risque, il révélera que les "liaisons aériennes directes" sont actuellement sous haute surveillance.
D'après lui, tous nos aéroports, nos ports et nos postes-frontières terrestres sont équipés de caméras thermiques et dotés d'équipes sanitaires qui sont mobilisées H24 notamment pour les vols africains. "Nous avons positionné dans tous les hôpitaux des kits et des moyens de prévention et cela depuis déjà 3 ou 4 ans. Des dispositifs existent et sont réactualisés régulièrement. À chaque alerte, nous adaptons les dispositifs mis en place en fonction de la pathologie." Et comme chaque jour amène son lot d'information sur cette maladie, les autorités algériennes suivraient ainsi, en temps réel l'évolution de la situation dans le monde. Les deux invités s'accordent à dire que sur le plan opérationnel, l'information gagnerait à être partagée par l'ensemble des intervenants. "On ne s'arrête pas dans la préparation. Nous actualisons tous les jours nos connaissances. Nous venons juste d'acquérir un réactif récent. Le défi réside dans un effort d'adaptation. On apprend beaucoup de cette épidémie", renchérit pour sa part le Dr Derrar. On apprendra qu'un comité d'experts se réunit périodiquement et que des formations en direction des agents de la Sûreté nationale (notamment les pafistes) et ceux de la Protection civile sont au programme du dispositif de prévention. Les mouvements de population étant un vecteur important de transmission de la maladie, la rumeur quant à la découverte d'un cas à In Guezzam, démentie par le ministre de la Santé, a vite fait de porter les regards sur ces pauvres subsahariens qui ont trouvé refuge dans nos villes. À entendre, nos deux spécialistes, la menace ne viendra pas du Sud. Et pour cause ! L'état d'un malade atteint par le virus Ebola est tel qu'il ne peut pas voyager. Encore moins en traversant des zones désertiques ou inhospitalières affirment nos experts. Reprenant la parole, le Dr Derrar, en tant que praticien, n'a pas manqué d'insister sur le niveau de sécurité dans les laboratoires "où l'on manipule des germes pour lesquels nous n'avons ni vaccin ni traitement thérapeutique". Il met notamment en avant le fait que les causes de la contamination de l'infirmière espagnole ne sont pas encore déterminées. Il recommande ainsi, par mesure de précaution, la mise à disposition de triple emballage pour des "prélèvements sécurisés", des tenues de protection, des sacs mortuaires, etc. "La force d'un système de santé est de détecter des cas au départ. L'Algérie aurait tout à gagner de ce nouvel épisode. Les bonnes pratiques en matière de sécurité biologique sont toujours les bienvenues." Il citera en particulier l'exemple de l'Espagne et des USA qui ont réussi à endiguer sur leur sol le virus. Il explique que comme il n'y a pas de traitement standard spécifique, les patients reçoivent un traitement palliatif pour traiter les complications infectieuses, stabiliser l'équilibre des fluides et électrolytes rapidement avec un maintien de la saturation en oxygène et de la tension artérielle. Dans la moitié des cas, ces "mesures de réanimation" suffisent à guérir. "C'est comme cela que le Nigeria a réussi à arrêter l'épidémie." D'après lui, il y a un espoir qui s'appelle "Zmapp" qui aurait déjà sauvé deux américains atteints d'Ebola ; un médecin et une aide-soignante qui ont contracté le virus Ebola lors d'une mission humanitaire au Liberia. Il explique qu'il y a des "délais incompressibles" dans les essais cliniques, ce traitement expérimental, baptisé "Zmapp" ne sera pas disponible avant janvier 2015. Interrogé sur la "thèse du complot" qui fleurit ces jours-ci sur les réseaux sociaux, les invités de Liberté se sont montrés plutôt dubitatifs. Pour le Dr Derrar : "On peut toujours en discuter mais il faut penser d'abord à sauver des vies humaines. De ce point de vue, cette question est secondaire." Pour le virologue, c'est un sujet récurrent : "À chaque fois qu'il y a apparition d'un nouvel agent pathogène, les spéculations vont bon train." Il reconnaît toutefois que la conjoncture mondiale faite de conflits et de déploiement de forces armées et que l'arme biologique n'a rien d'une vue de l'esprit. Last but not least, nos experts réaffirment, à l'unisson, que le virus Ebola ne fait pas partie des priorités de l'Algérie. Espérons qu'il le restera à jamais !


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