Samir Ould Ali Le premier Congrès international féminin pour la paix qui s'est tenu à Oran la semaine dernière, s'est achevé jeudi dernier comme il avait commencé trois jours plus tôt : par un appel à la signature d'une pétition internationale en faveur de la paix dans le monde. «Je ne sais pas si nous vivrons jusqu'au moment de l'avènement de cette paix, mais, dans tous les cas, nous essayons d'œuvrer à sa construction pour les générations futures», a notamment déclaré un Khaled Bentounès, visiblement épuisé mais s'efforçant de communiquer son optimisme et sa conviction que la paix est la seule alternative qui puisse encore sauver l'humanité. Cheikh Khaled Bentounès est le leader spirituel de la voie soufie alawiya, coorganisatrice de la rencontre. Au cours d'un bref point de presse, en marge de la cérémonie de clôture du congrès, il a émis le vœu que son message de paix touchera le monde entier, que tous les êtres humains sans distinction de race, de sexe ou de religion adhèreront à son action en signant la pétition mise en ligne http://www.jmve.ch) demandant à l'ONU de décréter une journée mondiale du vivre ensemble. Auparavant, les congressistes ont adopté la Déclaration d'Oran dans laquelle ils exhortent les gouvernements à agir d'urgence en faveur de la paix dans le monde par la promotion des droits de la femme. Pour les signataires du document, 20 mesures doivent être prises aux fins de jeter les jalons de la paix désirée : il s'agit notamment de la constitution de groupes de travail sectoriels dans le domaine des droits des femmes, créer des réseaux pédagogiques et des pôles de réflexion au profit des acteurs en charge de l'éducation et de la jeunesse, œuvrer à la détection et à la prise en charge précoce des facteurs pouvant conduire à la violence, revisiter les textes sacrés de manière à délégitimer les interprétations erronées qui dénaturent la parole divine au point de l'utiliser pour porter atteinte à la vie, donner plus de visibilité à la lutte quotidienne de la femme anonyme, exhorter les Etats à s'impliquer davantage pour une gestion pacifique et écologique de la cité grâce à une humanisation de l'économie respectueuse des identités culturelles des peuples en concertation avec les organismes internationaux (ONU, Unesco...), les ONG, le réseau associatif et l'ensemble de la société civile. La déclaration termine par saluer l'initiative de l'Algérie qui a abrité ce premier congrès mondial qui «ouvre des perspectives salutaires pour la consécration de la culture de la paix dans le monde». Pour les 3 000 congressistes, issus de 26 pays qui ont pris part aux travaux du conclave, la situation très peu reluisante qui prévaut dans une large partie de la planète, la multiplication des guerres, le manque d'initiatives efficaces pour la résolution des conflits n'empêchent pas l'espoir, mince mais réel, de l'avènement futur d'une paix globale qui pourrait commencer à partir d'Oran. «De toutes les manières, l'être humain n'a pas d'autre alternative que de faire la paix avec lui-même et avec son prochain», a-t-on soutenu en écho à l'appel du Cheikh Khaled Bentounès. Pour rappel, ce premier congrès pour la paix, sous le thème «Parole aux femmes», a été organisé par l'Organisation internationale soufie alawiya (Aisa) et la Fondation pour le développement méditerranéen, Djanet el Arif, basée à Mostaganem. S. O. A.