La célébration du 60e anniversaire du 1er Novembre, a été l'occasion pour le secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Saïd Abadou, de revenir sur le déclenchement, l'organisation et l'encadrement de la lutte armée. «La direction collégiale, l'organisation minutieuse et la résolution infaillible étaient les facteurs clés du succès de la Révolution et du recouvrement de la souveraineté nationale», dira M. Abadou dans un entretien à l'APS. Les décisions du congrès de la Soummam (20 août 1956) ont dessiné «les contours de la lutte armée et concrétisé les principes de la déclaration du 1er Novembre [...], ces décisions ont contribué à la réorganisation de la Révolution dans tous les domaines à travers une redéfinition des responsabilités et des conditions des négociations», ajoutera-t-il. A une question sur les raisons qui ont hâté le déclenchement de la lutte, le SG de l'ONM a cité en particulier les massacres du 8 Mai 1945 perpétrés par l'occupant français contre des Algériens qui revendiquaient l'indépendance, ajoutant que les dirigeants du mouvement national étaient alors convaincus que toute action politique serait vaine et qu'il fallait opter pour la lutte armée pour arracher l'indépendance. S'exprimant sur les tentatives du colonisateur français d'étouffer dans l'œuf la Guerre de libération, M. Abadou a précisé que l'organisation sans faille de cette Révolution qui jouissait de l'adhésion massive du peuple algérien et du soutien de nombre de pays arabes et musulmans frères, constituaient autant d'éléments qui ont fait échec aux tentatives vaines du colonisateur français. La France, prétendant au début que cette guerre avait une dimension sociale, a présenté plusieurs projets de développement dont «la paix des braves» et le projet d'autonomie, outre ses tentatives de séparer le Sahara du nord en misant sur les notables de la région. Les dirigeants de la Révolution ont réagi promptement en prenant attache avec ces notables à qui ils ont demandé de signer une motion de rejet de cette proposition, laquelle a été adressée pour diffusion au quotidien français Le Monde. Concernant les prétendus différends qui auraient opposé les dirigeants de la Révolution, M. Abadou a affirmé que «la Guerre de libération était complémentaire et constituait le creuset où se mêlaient actions armée, médiatique et diplomatique». Il ajoutera que l'action diplomatique menée par les représentants du FLN à l'étranger pour faire connaître et reconnaître la cause algérienne sur la scène internationale était de la même importance que l'action armée menée à l'intérieur du pays. «Les actions armées menées à l'intérieur par les fedayine constituaient un important moyen de pression pour la délégation algérienne du Gpra, chargée de négocier avec la France sur l'indépendance de l'Algérie», a-t-il rappelé. Concernant l'écriture de l'histoire, M. Abadou a estimé que «l'histoire de la Révolution n'a pas encore été écrite dans son intégralité». Le SG de l'ONM précisera toutefois que l'écriture de l'histoire est du ressort des chercheurs et historiens qui «sont appelés à s'acquitter de cette tâche de manière objective pour transmettre les faits tels qu'ils s'étaient déroulés aux générations futures». Au terme de son entretien, M. Abadou a tenu à mettre en exergue l'apport de la Révolution algérienne dans la diffusion et l'ancrage des principes de liberté chez les peuples colonisés, lesquels avaient fini par se révolter pour réclamer leur indépendance. Il a, également, rendu hommage aux médias étrangers qui avaient soutenu le peuple algérien dans sa lutte, à leur tête la chaîne de radio égyptienne «Sawt Al-Arab» qui avait diffusé la Proclamation du 1er Novembre dans son intégralité. APS