La direction collégiale et l'organisation minutieuse étaient les facteurs clés du succès de la Révolution du 1 novembre 1954, a affirmé vendredi le Secrétaire générale de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), Saïd Abadou. "La direction collégiale, l'organisation minutieuse et la résolution infaillible étaient les facteurs clés du succès de la Révolution et du recouvrement de la souveraineté nationale", a souligné M. Abadou dans un entretien à l'APS à l'occasion de la célébration du 60ème anniversaire du déclenchement de la révolution du 1 novembre. Les décisions du congrès de la Soummam (20 août 1956) ont dessiné "les contours de la lutte armée et concrétisé les principes de la déclaration du 1 novembre", a estimé M. Abadou, ajoutant que "ces décisions ont contribué à la réorganisation de la Révolution dans tous les domaines à travers une redéfinition des responsabilités et des conditions des négociations". A une question sur les raisons qui ont hâté le déclenchement de la Révolution du 1 novembre, le SG de l'ONM a cité en particulier les massacres du 8 mai 1945 perpétrés par l'occupant français contre des Algériens qui revendiquaient l'indépendance, ajoutant que les dirigeants du mouvement national étaient alors convaincus que toute action politique serait vaine et qu'il fallait opter pour la lutte armée pour arracher l'indépendance. S'exprimant sur les tentatives du colonisateur français d'étouffer dans l'œuf la Révolution de novembre, M. Abadou a précisé que l'organisation sans faille de cette Révolution qui jouissait de l'adhésion massive du peuple algérien et du soutien de nombre de pays arabes et musulmans frères, constituaient autant d'éléments qui ont fait échec aux tentatives vaines du colonisateur français. La France, prétendant au début que cette guerre avait une dimension sociale, a présenté plusieurs projets de développement dont "la paix des braves" et le projet d'autonomie, outre ses tentatives de séparer le Sahara du nord en misant sur les notables de la région. Les dirigeants de la Révolution ont réagi promptement en prenant l'attache de ces notables à qui ils ont demandé de signer une motion de rejet de cette proposition, laquelle a été adressée pour diffusion au quotidien français "Le Monde". Concernant les prétendus différends qui auraient opposé les dirigeants de la Révolution, M. Abadou a affirmé que "la Guerre de libération était complémentaire et constituait le creuset où se mêlaient actions armée, médiatique et diplomatique". Dans ce contexte, le SG de l'ONM estime que l'action diplomatique menée par les représentants du FLN à l'étranger pour faire connaître la cause algérienne dans les fora internationaux était de la même importance que l'action armée menée à l'intérieur du pays". "Les actions armées menées à l'intérieur par les fedayine constituaient un important moyen de pression pour la délégation algérienne du GPRA, chargée de négocier avec la France sur l'indépendance de l'Algérie", a-t-il rappelé. En réponse à une question sur l'écriture de l'histoire, M. Abadou a estimé que "l'histoire de la Révolution n'a pas encore été écrite dans son intégralité", rappelant cependant les efforts consentis à cet effet à travers la collecte de milliers de témoignages, disponibles au niveau du Centre national de recherches historiques". Pour le SG de l'ONM, l'écriture de l'histoire est du ressort des chercheurs et historiens qui "sont appelés à s'acquitter de cette tâche de manière objective pour transmettre les faits tels qu'ils s'étaient déroulés aux générations futures". Au terme de son entretien, M. Abadou a tenu à mettre en exergue l'apport de la Révolution algérienne dans la diffusion et l'ancrage des principes de liberté chez les peuples colonisés, lesquels avaient fini par se révolter pour réclamer leur indépendance. Il a, également, rendu hommage aux médias étrangers qui avaient soutenu le peuple algérien dans sa lutte, à leur tête la chaîne de radio égyptienne "Sawt Al-Arab" qui avait diffusé la Proclamation du 1er Novembre dans son intégralité.