Attendu depuis une année, le pacte d'actionnaires entre le constructeur naval français Piriou, et l'Entreprise de construction et de réparation des embarcations de pêche (Ecorep) a été signé hier à Alger. Ce pacte est «l'acte de naissance de la société mixte Ecorep-Piriou» pour la construction et la réparation des navires de pêche et de servitude portuaire. Cette nouvelle société, dotée d'un capital social de 3 millions d'euros, est réalisée sur la base légale du 51/49%. Cette nouvelle entreprise sera installée au niveau du chantier naval Ecorep de Bouharoun (Tipasa) lequel va bénéficier, avec le partenariat du groupe Piriou, d'une mise à niveau pour être aux normes de construction et de réparation navales. Cette nouvelle société devra permettre de réduire la facture en devises d'importation, de réparation et de maintenance de ce type de bateaux, a indiqué M. Della à l'APS, en marge de la cérémonie de la signature de ce pacte. Pour sa part, M. Piriou a soutenu que l'Algérie possédait un «important» marché dans ce secteur et dont les grands besoins peuvent être pris en charge par les potentialités locales, d'où la création de cette société qui générera, selon lui, un grand nombre d'emplois. Quant aux caractéristiques des missions dévolues à cette société mixte, le P-dg d'Ecorep, M. Mohamed Gacem, a précisé à l'APS qu'il s'agira de la fabrication des navires de pêche et de servitude portuaire de 16 à 35 mètres avec de l'acier et de l'aluminium, et de 4 à 16 mètres en fibre de verre, permettant de couvrir, dans une première phase, 25% des besoins du marché algérien. Il a aussi relevé qu'elle permettrait la création de 400 postes d'emploi avec le déploiement d'un plan de formation pour le personnel d'Ecorep qui est, actuellement, de 120 employés, et ce, sans compter l'appel aux sous-traitants qui bénéficieront également de ce programme de formation et de mise à niveau. Le P-dg d'Ecorep a expliqué que le taux d'intégration escompté pour ce projet devrait atteindre un taux de 80% au bout de la 5e année d'activité compte tenu, notamment, de l'utilisation des moteurs marins qui sont fabriqués par l'Entreprise des moteurs de Constantine (EMO). L'agenda de cette nouvelle société table sur l'exportation, à partir de la 4e année d'activité, de près de 10% de la production des bateaux construits en s'appuyant sur le réseau commercial du partenaire français à l'étranger. L'entrée en activité effective de cette nouvelle entité est prévue pour 2015 en assurant la réparation navale d'embarcations allant jusqu'à 500 tonnes, tandis que le premier bateau construit verra le jour début 2016. Pour que le projet soit fonctionnel de manière optimale, il est prévu la réalisation d'une nouvelle darse pour l'accueil des embarcations, ainsi que l'implantation de trois nouveaux bâtiments industriels au chantier naval de Bouharoun, destinés à la construction des bateaux en acier et en aluminium. Le pacte a été paraphé par le directeur général de la filiale «chantier naval» d'Ecorep de Bouharoun, M. Mustapha Della Ahmed, et le P-dg du groupe français Piriou, M. Pascal Piriou, en présence du ministre de l'Industrie et des Mines, M. Abdesselam Bouchouareb. Le groupe Piriou, dont le siège est en Bretagne, France, est spécialisé dans la construction, la réparation et l'entretien des navires jusqu'à 120 mètres, au profit des armateurs publics et privés, civils et militaires, dans les domaines de la pêche, l'offshore pétrolier, du remorquage, du transport de passagers et de marchandises et du dragage. La naissance de la société Ecorep-Piriou intervient après la signature d'un protocole d'accord pour la création de cette dernière, en marge de la réunion du Comité intergouvernemental algéro-français de haut niveau (Cihn), en décembre 2013, et à quelques jours de la tenue de la prochaine réunion. A. E./APS