Les pays arabes, notamment les six membres du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), ont laissé beaucoup de plumes dans le sillage de la terrible crise financière qui plombe toujours les principales places boursières à travers le monde. Les pertes sont énormes. Le CCG, à lui seul, parle d'un cumul de 2 500 milliards, rien que pour les quatre derniers mois. Les riches monarchies moyen-orientales, qui placent d'ordinaire leurs substantiels excédents budgétaires sur les marchés occidentaux, ont été durement éprouvées par l'effondrement des marchés financiers, le recul dramatique de l'investissement et la chute conséquente des revenus pétroliers. Au cours du sommet économique arabe, tenu à Koweït-City, lundi et mardi derniers, les chefs d'Etat de la région ont examiné les voies et moyens à même de stopper cette hémorragie et de prévenir pareille situation à l'avenir. Les 22 acteurs de la Ligue arabe ont été, pour une fois, unanimes à constater que le cadre régional demeure, malgré tout, un espace de croissance. Maghrébins et Moyen-orientaux ont plaidé, à cette même occasion, en faveur d'une impulsion dynamique aux échanges et aux investissements interarabes. En effet, la majorité des intervenants à ce premier sommet ont appelé de tous leurs vœux à l'intégration économique du monde arabe à travers l'institution d'une coopération nouvelle entre les gouvernements et les investisseurs privés de l'ensemble régional. Les infrastructures de base, les travaux publics, l'électricité, l'énergie, le secteur bancaire et les services ont été autant de domaines où l'on croit pouvoir faire mutuellement des profits à court terme, en participant, du même coup, à la concrétisation d'une intégration réussie qui s'étalera ensuite, naturellement, à d'autres filières comme l'industrie, l'agriculture et l'artisanat. Les séminaristes de Koweït-City se veulent aussi pragmatiques en s'accordant sur la nécessité de mettre en place les mécanismes nécessaires à l'identification des priorités communes et le suivi des projets mis en œuvre. Un discours précis qui tranche nettement avec approximation des précédentes rencontres. Est-ce le début d'une nouvelle ère dans les rapports économiques interarabes où un simple résultat éphémère de la crise financière mondiale ? Dans les coulisses de Koweït-City, tout le monde semble y croire. K. A.