Une baisse de plus de 20% de la facture des importations algériennes de véhicules est prévue en 2014, confirmant le recul des ventes amorcé dès la mi-2013 après une hausse exceptionnelle en 2012. Durant les neuf premiers mois de 2014, les importations des voitures ont enregistré une chute de près de 24%, atteignant 4,14 milliards de dollars (mds usd), contre 5,42 mds usd à la même période en 2013, précisent les Douanes algériennes. Le nombre de véhicules importés a reculé de plus de 26%, passant de 439 282 unités durant les 9 premiers mois de 2013 à 324 681 voitures durant la même période de 2014, précise à l'APS le Centre national de l'informatique et des statistiques douanières (Cnis). Après une année 2012 exceptionnelle durant laquelle les importations de véhicules ont atteint près de 7 mds usd pour plus de 600 000 voitures importées, les Douanes prévoient la poursuite du recul des importations de plus de 20% en valeur durant 2014, contre une baisse de près de 7% l'année d'avant. Cette baisse avait commencé en 2013, année durant laquelle les importations de voitures avaient été estimées à 6,35 mds usd contre 6,83 mds usd en 2012. En quantité, le nombre était passé de 605 312 véhicules en 2012 à 554 269 en 2013, soit une baisse de près de 9%, selon la même source. Cette baisse s'explique essentiellement par une chute de la demande sur les véhicules du fait de l'orientation des dépenses des ménages vers l'habitat notamment et des mesures prises par le gouvernement pour assainir le marché de l'automobile. Selon M. Abbes Kaci, consultant international, «la chute de la demande s'est ajoutée à un niveau important des stocks et à la préférence des dépenses des ménages à l'immobilier». Pour les professionnels du secteur, le marché de l'automobile s'oriente, désormais, vers une baisse continue et cette tendance se poursuit sur l'année 2014. D'ailleurs, l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A) admet que cette situation est difficile pour ses membres, qui sont confrontés à une baisse sensible de la demande conjuguée à un niveau des stocks important. Ce qui les a incités à multiplier les offres pour attirer la clientèle potentielle, telles que les importantes remises proposées et la livraison immédiate des véhicules et d'autres services annexes. Le marché national de l'automobile, qui était de l'ordre de 420 000 unités pour l'année 2013, sera moins important pour cette année durant laquelle les ventes automobiles ont chuté, estime l'Association. Par ailleurs, cette nouvelle donne a été constatée suite à la décision du gouvernement d'assainir définitivement le marché de l'automobile et de rationaliser les importations, afin de mettre fin à l'anarchie et aux incohérences qui le caractérisent depuis 2007. Dans le but de réorganiser le marché national du véhicule neuf, le ministère des Finances avait décidé d'introduire plusieurs mesures dans la loi de Finances 2014, portant notamment sur la limitation de l'importation des véhicules aux concessionnaires automobiles, l'interdiction à ces derniers d'importer pour le compte d'autres concessionnaires en dehors de leurs réseaux de distribution et l'obligation d'installer une activité industrielle ou de service dans un délai de trois ans qui suivent leur installation sur le marché national. Cette tendance baissière est appelée à se poursuivre dans l'avenir, notamment avec l'entrée en production de la nouvelle usine Renault de Oued Tlelat (Oran), qui sera inaugurée aujourd'hui. B. A./APS