Le danger que constitue ce vieux bâti sur la vie des habitants est immense. Certains immeubles connaissent une dégradation très avancée et abritent de nombreuses personnes. Une vieille maison, non fonctionnelle, menaçant ruine et qui représente un danger pour ses occupants et le voisinage, est une maison qui doit logiquement être démolie. Et pourtant, les autorités tardent encore à agir face à cette situation, qui constitue un danger pour la vie des citoyens, sans parler de l'aspect esthétique des villes. L'Algérie recèle un patrimoine immobilier diversifié sur un double plan, géographique et architectural, qui connaît une dégradation, soit par les aléas naturels, tels que les tremblements de terre, les inondations, ou tout autre cataclysme. S'ajoute aussi un autre aspect non moins important qui accentue la dégradation des immeubles, à savoir les transformations opérées par les habitants et les extensions. C'est pourquoi, des actions ont été menées par des opérateurs publics, à l'image des Offices de promotion et de gestion immobilière (Opgi), pour la réhabilitation du bâti ancien à Alger, Oran et Constantine. Ce programme, qui est toujours en cours, sera élargi à d'autres villes du pays pour la sauvegarde du patrimoine immobilier. Il y a aussi le facteur temps, sachant que certaines vieilles bâtisses remontent à l'ère ottomane ou coloniale. Le vieux bâti reste le souci majeur des pouvoirs publics car il ne bénéficie pas d'un entretien régulier. Le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville compte créer une agence nationale en vue de prendre en charge l'opération de rénovation du vieux bâti dans le plan quinquennal 2015-2019.La mise en place d'une structure de coordination dénommée Agence nationale de réhabilitation et de rénovation du bâti ancien est impérative pour la concrétisation et la réussite du Programme national de réhabilitation du vieux bâti. À cet effet, le ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville a mis en place une commission composée de cadres du secteur, dont la principale mission est d'élaborer un texte juridique afin de fixer les conditions et les modalités d'intervention sur ce vieux bâti. Ce texte vise principalement à contribuer à l'amélioration de la qualité urbaine à travers la préservation et la revalorisation du cadre bâti, ainsi que la rénovation et la réhabilitation des quartiers. Son élaboration permettra d'avoir un cadre juridique d'intervention qui régira cette activité et définira les procédures à suivre. Le texte qui devrait entrer en vigueur cette année ou début 2015, aura également pour objectif d'améliorer les conditions d'hygiène et de salubrité des quartiers et des constructions dans le respect des normes. Il ambitionne aussi d'améliorer l'état des réseaux, des aménagements, des infrastructures urbaines et de rénover les quartiers touchés par la dégradation afin de les revaloriser. Ainsi, il permettra de rénover les façades par la restauration ou le remplacement des éléments dans le respect de l'architecture des constructions. Selon le ministère, l'ensemble de ces actions permettrait de donner une meilleure qualité de vie aux habitants à travers l'amélioration de leur cadre bâti tout en préservant l'aspect architectural et urbanistique initial. Il convient de rappeler que la capitale se trouve dans une zone à grande activité sismique, des centaines d'immeubles menacent de s'effondrer à la moindre activité sismique. Il faut rappeler la nécessité d'une prise en charge urgente et efficace de la Casbah d'Alger. Il est urgent de s'occuper de ce site de manière sérieuse et définitive. Les immeubles au niveau de la Casbah sont dans un état de dégradation très avancée, ces derniers, à les voir on se dit qu'ils peuvent s'effondrer à tout moment. Des immeubles qui datent d'une centaine d'année, jamais ou mal restaurés, c'est une «bombe à retardement». Il s'agit de sauver impérativement un patrimoine immobilier d'une grande valeur architecturale, partie intégrante de notre histoire. La capitale est assise sur un volcan appelé habitat précaire. Car, depuis le temps qu'on aborde le sujet, les solutions se limitent souvent à des promesses jamais tenues. Qu'il s'agisse de relogement, de réhabilitation du vieux bâti ou encore d'aménagement de la ville, les mesures apportées n'ont jamais pu solutionner ce problème qui perdure depuis des années. Les spécialistes en réhabilitation et les urbanistes se succèdent, mais le problème perdure depuis des années. Le problème posé par la gestion et la réhabilitation du vieux bâti se pose à l'échelle nationale. Toutes les agglomérations urbaines, tous les villages, hameaux et fermes hérités de la colonisation sont concernés par ce phénomène, près de 2 millions de logements. Selon des données, 17% des constructions en Algérie sont des ouvrages historiques, à l'instar de ceux datant de la période ottomane alors que 13% de l'existant est classé «ancien» et que près de la moitié du bâti construit avant 1954 mérite d'être réhabilité. Le président de l'Assemblée populaire de la wilaya d'Alger, M. Karim Bennour, avait déclaré récemment que 30% du parc immobilier est constitué d'habitations précaires. Un chiffre qui donne froid au dos. Rappelons que le ministère de l'Habitat a lancé depuis deux ans une opération de réhabilitation du vieux bâti dans les villes d'Alger, Constantine, Oran, Annaba et Skikda. Une enveloppe financière de 5 milliards de dinars avait été allouée à la wilaya d'Alger et 1,5 milliard de dinars pour la ville de Constantine pour réhabiliter 1 500 bâtisses, tandis que la ville de Skikda a bénéficié de 1,5 milliard de dinars. A. K