Grande perte pour la scène artistique algérienne, le comédien Hamid Lourari, communément connu sous le nom d'artiste Kaci Tizi Ouzou, nous a quitté mercredi dernier, en début de soirée à Alger, à l'âge de 83 ans. Né en 1931 à Béni Ourtilane (Sétif), Hamid Lourari avait intégré la troupe de Bey Rédha à l'âge de 14 ans et commence par faire des figurations sur les planches dès 1948, avant de partir en tournée nationale entre 1950 et 1954. Pendant la Guerre de libération nationale, Hamid Lourari n'a pas hésité à répondre à l'appel et rejoint la cause nationale. Il part en France, où il est arrêté à plusieurs reprises pour détention d'arme ou pour avoir abrité des réunions de militants, avant d'être libéré en 1961, année de son retour en Algérie. Au lendemain de l'indépendance, Hamid Lourari rejoint la Radio chaîne II, où il avait animé ses premières émissions, basées sur les sketchs et la chansonnette en compagnie d'un autre grand nom Mohamed Hilmi. Mais c'est en 1968 que la carrière de l'artiste prend un autre tournant avec une rencontre qui a changé sa vie avec son acolyte Ahmed Kadri, plus connu sous le nom de Krikeche. L'artiste adopte alors le nom de scène de Kaci Tizi Ouzou et connaît un franc succès sur les planches de théâtre et à la télévision. L'artiste a aussi collaboré avec Hassan El Hassani. En 2006 l'artiste publie aux éditions Anep ses mémoires intitulées Ammi Kaci ou les mémoires de Kaci Tizi Ouzou. Après plus de 30 ans passés à la radio, une carrière riche de plus de 6 000 émissions radiophoniques empreintes de satire et de dérision, un passage au cinéma, notamment dans La nuit a peur du soleil de Mustapha Badie, et une longue carrière sur les planches de théâtre, Kaci Tizi Ouzou s'est éteint après un long combat contre la maladie. En cette triste occasion, la ministre de la Culture, Nadia Labidi, a adressé un message de condoléances à la famille de l'artiste qualifiant son décès de «tragédie» qui a frappé la famille artistique algérienne. «La scène artistique a perdu, avec la disparition de Kaci Tizi Ouzou, un artiste talentueux qui a fait rire des générations avec ses riches contributions» à l'art algérien, a indiqué la ministre, soulignant qu'«il a servi la culture nationale avec sincérité au sein de la Radio nationale, le théâtre et le cinéma». Elle a qualifié le défunt d'«artiste d'exception», tout en ajoutant que «ses œuvres et son nom resteront à tout jamais gravés dans la mémoire collective». L'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), par la voix de son secrétaire général, Abdelmadjid Sidi Saïd, a également exprimée sa profonde tristesse pour la perte de ce grand artiste, le qualifiant de «maître de la culture nationale». W. S. M.