Un spectacle de musiques et danses spirituelles indiennes, alliant la créativité artistique à un legs patrimonial sacré soufi a été présenté, vendredi soir dernier, au public algérois par la danseuse indienne Manjari Chaturvedi et sa troupe Soufi Kathak. Invitée dans le cadre du second Festival culturel arabo-indien qui s'est ouvert jeudi dernier à Alger, Soufi Kathak a fait découvrir au public, venu en nombre, une danse narrative puisée dans le mysticisme soufi du nord de l'Inde, et qui a évolué vers une forme plus divertissante basée sur une musique et une danse traditionnelle et la narration d'histoires. Les textes sacrés du Kathak sont chantés et mimés, pour être transmis à un public initialement illettré, et sont entrecoupés de danses alternant les mouvements des mains et des pieds ainsi que des postures figées, sur un rythme allant crescendo. Avec des grelots aux chevilles, la danseuse Manjari Chaturvedi faisait, elle aussi, office d'instrument de percussion en plus de l'orchestre l'accompagnant au sitar, tabla, sarangi (vièle à cordes), harmonium et chant. Avec ses chorégraphies, Manjari Chaturvedi a réussi à transmettre des textes sur la liberté, la captivité ou encore les perturbations spirituelles tout en gardant une grande grâce dans l'exécution malgré le rythme élevé et la complexité des mouvements, et en prenant le temps d'expliquer son art au public. Seule danseuse de ce style, Manjari Chaturvedi, a développé le Soufi Kathak à partir de cette tradition vieille de plus de sept siècles et de sa maîtrise de la danse classique indienne, une création avec laquelle la troupe sillonne le monde depuis plus de dix ans. Inauguré jeudi dernier, le 2e Festival culturel arabo-indien, un évènement itinérant accueilli cette année par l'Algérie, connaît la participation de huit pays arabes, en plus de l'Algérie et de l'Inde, dont la Palestine, l'Egypte, la Tunisie et le Soudan. Le festival se poursuit jusqu'au 27 novembre avec des spectacles de danses et musiques et des projections cinématographiques dans plusieurs salles algéroises, en plus des salles des maisons de la culture des wilayas de Annaba, Boumerdès, Tizi Ouzou, Tipasa, Médéa, Aïn Defla et Tlemcen. Dans ce contexte, Bollywood, la plus importante production cinématographique au monde, a débarqué, vendredi dernier à Tizi Ouzou. Au menu de ce festival, une série de grands classiques du cinéma indien, connu pour ses séquences rythmées de danses et de chants, dont Chalte chalte, Taal et Taare zameen, qui seront projetés respectivement, dimanche et lundi, à 18h, à la salle des spectacles de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. Le film Three idiots, une comédie plusieurs fois primée, sera projeté mardi prochain. Et pour épicer ce programme et apporter une touche algérienne, l'incontournable Inspecteur Tahar est aussi à l'affiche. Le film égyptien Mossawir qatil, une belle production d'Amrou Salama, riche en suspense, est aussi au programme de ce festival, pour mercredi prochain à 15h. W. S. M.