La maladie cœliaque (maladie chronique de l'intestin de nature immunologique) est une affection auto-immune héréditaire caractérisée par une réaction allergique retardée au gluten. Elle se déclenche chez une personne génétiquement prédisposée, dont l'intolérance au gluten est avérée. «L'hypersensibilité est à l'origine de lésions sur la paroi de l'intestin grêle qui ne peut plus absorber les nutriments provenant de l'alimentation», soulignent des spécialistes qui ajoutent à cet effet que la muqueuse de l'intestin grêle est tapissée de petites saillies en forme de doigts appelées villosités. Celles-ci possèdent des terminaisons filiformes ressemblant à des poils, dénommées microvillosités, qui attrapent et absorbent les nutriments provenant de l'alimentation. La réponse allergique à l'ingestion d'aliments renfermant cette «fraction protéique engendre un processus qui cause l'aplatissement ou la disparition de ces villosités. Leur déformation altère la structure de la muqueuse intestinale et entraîne des lésions». En clair, le gluten en est responsable. D'autres facteurs environnementaux, outre la prédisposition génétique, telles des infections intestinales, un traumatisme, un stress engendré notamment par une opération ou une grossesse peuvent parfois déclencher la maladie. L'intolérance peut survenir à tout âge. De six mois, après l'introduction des céréales dans leur diète, comme elle est susceptible de se déclarer à l'âge adulte. «Les femmes sont deux à trois fois plus touchées que les hommes. Lorsqu'un membre de la famille proche est atteint, la probabilité qu'on le soit aussi est d'environ 20%», avance une source médicale. L'affection place les troubles digestifs au premier plan des symptômes. Diarrhée aiguë, sensation de ballonnement et crampes abdominales en sont les plus fréquents. Les personnes atteintes perdent du poids. Et le manque de vitamines et minéraux peut entraîner diverses complications. Les manifestations préliminaires varient d'un sujet à l'autre. Il peut y avoir un diagnostic positif sans aucun symptôme perceptible. Dans ce cas on parle de maladie cœliaque insidieuse latente. Aussi faut-il savoir que certains signes diffèrent selon que le sujet est jeune ou adulte. Un enfant peut par exemple connaître un retard de croissance ou une petite taille, des vomissements, alors que le patient adulte éprouve des douleurs, des engourdissements dans les membres avec des crampes musculaires. Les spécialistes admettent que le diagnostic et le dépistage sont plus faciles chez l'enfant : la cassure de la courbe de poids et un ventre proéminent sont révélateurs de cette pathologie. Chez l'adulte, le test prend généralement plusieurs mois. L'examen clinique débute avec une prise de sang. Si les résultats vont dans le sens d'une intolérance au gluten, une biopsie de l'intestin grêle sera prescrite pour visualiser l'atrophie des villosités pour permettre d'établir avec certitude le diagnostic de l'intolérance au gluten. Une surproduction des anticorps spécifiques à la pathologie est un signe que le corps confond le gluten avec un corps étranger qu'il devrait éliminer. En l'absence de molécule miracle, la thérapie consiste à s'abstenir de consommer des produits de boulangerie à base de blé, de seigle ou d'orge. «Ce régime sans gluten améliore rapidement l'état de la muqueuse digestive et permet la disparition de l'ensemble des symptômes», mentionne un scientifique, reconnaissant tout de même que «cette diététique est difficile à réaliser car le gluten est présent dans de nombreux aliments. La présence d'un nutritionniste pourra aider les patients à adopter cette abstinence». En définitive, par manque de connaissance, sur les causes de l'intolérance au gluten, aucun moyen de prévention n'est de mise. Au point où l'on doit se conformer au régime d'éviction, qui exclut la protéine responsable de la dégradation du tissu intestinal, en attendant de déceler les véritables causes de cette pathologie pour envisager des thérapeutiques. N. H.