Une grande colère s'empare des enseignants affiliés au Conseil des lycées d'Algérie (CLA). Les rencontres qui ont eu lieu récemment avec les responsables du département de l'Education nationale, à leur tête la ministre Mme Nouria Benghebrit, n'ont finalement rien donné. A l'origine de cette nouvelle manifestation de colère l'intervention de la justice, une autre de plus, pour déclarer illégale la grève des intendants. Celle-ci se poursuit, sans relâche, depuis la rentrée scolaire 2014-2015. Dans un communiqué transmis à notre rédaction, l'organisation du défunt Redouane Osmane dénonce ce recours à la justice pour déclarer l'illégalité de la grève des intendants. Elle est d'autant plus indignée qu'elle remet en cause le dialogue engagé avec la tutelle, alors qu'il y a quelques jours, son porte-parole et d'autres représentants d'organisations syndicales du même secteur ont affirmé déceler chez la ministre, Mme Nouria Benghebrit, une certaine volonté de consolider le dialogue avec le partenaire social et de prendre en charge les doléances soulevées. «Ces mesures répressives et ces intimidations, à l'encontre des intendants en grève, expriment une fois de plus la nature du dialogue social prôné et la logique utilisée pour le règlement des conflits dans le secteur de l'éducation», estime le CLA. Partant, il dénonce «l'atteinte aux libertés syndicales et au droit de grève» et appelle ses adhérents à une «solidarité active avec les intendants», en leur proposant de participer aux rassemblements initiés par la même corporation en grève. Autre question qui suscite l'indignation du Conseil des lycées d'Algérie, «le gel et la remise en cause de l'instruction N°13/2014 émanant du ministère du Travail et de la Solidarité sociale relative à la prise en compte de la période d'accomplissement des obligations du service national dans le calcul de la pension de retraite». Cette instruction avait été décidée initialement pour «mettre fin à une injustice qui a trop duré pour motif de calcul financier trop mesquin». Le CLA dénonce un tel procédé et affirme que ce gel «exprime la légèreté avec laquelle les lois sont élaborées. Il remet en cause le discours politique patriotique et de souveraineté nationale». Et d'interroger : «Est-il logique que celui qui quitte son poste de travail pour le devoir d'accomplissement de son service national se trouve sanctionné par rapport à celui qui a été exempté de cette obligation ? Est-il acceptable qu'un travailleur soit doublement sanctionné pour le fait d'avoir accompli son service national (perte de son salaire et années de cotisations)?». Le CLA juge la situation d'autant plus inacceptable du fait qu'il s'agit d'un décret présidentiel publié dans le Journal Officiel qui est remis en cause par une note interne. Par ailleurs, l'organisation autonome réitère sa revendication portant sur la révision du statut particulier et dénonce «le refus des pouvoirs publics de rouvrir les négociations sur ce dossier». Autre revendication qui revient avec insistance, «la réintégration des enseignants vacataires victimes d'erreurs administratives reconnues par la ministre et l'intégration des autres vacataires, en attendant l'élaboration d'une stratégie de recrutement basée sur des critères scientifiques et pédagogiques».