Démangeaison, eczéma, urticaire, plaques rouges ... C'est «un mal de peau» dû à une réaction anormale à une substance, l'allergène. Les causes de l'éruption dermique demeurent difficiles à décerner car il existe des manifestations du genre qui correspondent à une allergie alimentaire ou respiratoire. Toutefois, précisent les dermatologues, l'allergie cutanée reste beaucoup plus liée à une affection de contact. C'est-à-dire au toucher d'un objet, la peau enclenche des mécanismes anormaux. «La peau est un organe sensoriel ayant la même origine embryonnaire que le système nerveux (ils dérivent tous deux de l'ectoderme) et elle-même très riche en terminaisons nerveuses. De plus la peau est une barrière en contact direct avec l'environnement», ajoutent-ils. Ces derniers évoquent deux types d'allergies pouvant toucher le derme : l'une est immédiate survenant dans les premières minutes, premières heures qui suivent le contact avec l'allergène. Il en résulte l'urticaire. L'autre (allergie) dite retardée mettra un peu plus de temps pour se manifester provoquant l'eczéma. Et qu'en est-il des types d'allergènes ? Ils en sont regroupés en trois : aériens (pollens, acariens,...), alimentaire (œufs, chocolat, lait, fruits de mer,...) et de contacts principalement les produits chimiques (parfums, métaux, gel douche,...). En plus, il existe des allergies de la peau aux médicaments appelées toxidermies, lesquelles provoquent des réactions classiques telles des rougeurs plus ou moins gonflées, visibles aux coudes, aux genoux et au tronc. «L'urticaire médicamenteuse peut être grave car elle présente le risque, en cas de réexposition accidentelle au même médicament, d'une réaction plus sérieuse pouvant aboutir à un œdème de la gorge ou à un choc anaphylactique (allergique). Dans tous les cas, l'arrêt du médicament en cours est bien entendu indispensable pour établir une guérison. Les antibiotiques, les antiépileptiques sont les médicaments mis en cause.» Lors d'une éruption cutanée dans laquelle la médication est suspectée, le médecin tente d'évaluer la responsabilité potentielle du médicament, encore appelée imputabilité. Des tests pour identifier la molécule ayant enclenché l'allergie reposent sur une prise de sang permettant la recherche d'anticorps spécifiques. Et dans des cas plus ou moins «dangereux», lors de cette exploration, un test épi-cutané est indispensable. Le patient devra être en contact direct avec le médicament sous surveillance, de peur des réactions irréversibles, dans un milieu hospitalier. Il est des cas mystère, selon des sources médicales, les examens sanguins ne révèlent pas grand chose sur l'urticaire. Cela amènera le praticien à demander au patient de noter minutieusement ce qu'il consomme pour cerner la cause. «L'urticaire étant un état pathologique isolé chez la plupart des personnes». La prévention, voir le traitement des allergies de la peau nécessitent en premier lieu -comme pour toute allergie- une éviction de l'allergène «suspect». C'est inévitable pour déterminer l'allergène afin de prévenir et d'éviter les réactions cutanées. Comme les allergies de la peau sont multiples et présentent divers aspects il en est de même pour les substances responsables, les traitements sont variés. La corporation médicale insiste cependant sur la prévention si le facteur déclencheur est identifié. Pour apaiser les «symptômes», dont les démangeaisons, des antihistaminiques peuvent être utilisées. Mais l'immunothérapie allergénique est la plus répandue (ITA). Elle vise la régulation de la tolérance immunitaire vis-à-vis des allergènes responsables des symptômes. Ces médicaments peuvent calmer les symptômes de manière très efficace, mais aujourd'hui il n'existe aucune thérapie à proprement dire. «L'urticaire (même celui chronique) finit par disparaître généralement en moins d'une semaine, mais il peut aussi durer plus de deux ans», soulignent les allergologues. N. H.