La facture des importations de médicaments a enregistré une hausse considérable durant l'année 2014. Le coût des importations des produits pharmaceutiques par l'Algérie a atteint 2,07 milliards de dollars (usd) sur les dix premiers mois de 2014 contre 1,65 milliard usd à la même période de 2013, soit une hausse de plus de 25%, a appris l'APS auprès des Douanes. Le volume global des produits pharmaceutiques importés a totalisé 25 386 tonnes contre 26 471 tonnes à la même période en 2013, en baisse de près de 4,1%, précisent les chiffres provisoires du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis). Cette hausse de la facture des importations s'explique essentiellement par l'augmentation de plus de 25% des importations des médicaments à usage humain, (la facture des médicaments à usage humain a atteint 1,98 milliard usd contre 1,58 milliard usd durant la même période de 2013), de 19% pour les produits parapharmaceutiques et de 16,5% pour les médicaments destinés à la médecine vétérinaire. La facture des médicaments à usage humain demeure la plus importante par rapport à la valeur globale des importations, puisqu'elle a représenté, durant la période relevée, un taux de 95,8% du volume global des achats de l'Algérie à l'étranger en produits pharmaceutiques. Les quantités importées des médicaments à usage humain sont passées à 23 857 tonnes contre 24 955 tonnes durant les dix mois de 2013, reculant de 4,4%. Pour ce qui concerne les importations des produits parapharmaceutiques, elles ont enregistré une augmentation en valeur de près de 19% par rapport à la même période de 2013, totalisant près de 56,81 millions usd (1 067 tonnes) contre 47,74 millions usd (983 tonnes), note la même source. Pour les médicaments à usage vétérinaire, les achats extérieurs de l'Algérie ont également augmenté de 16,53% en valeur, s'établissant à 29,6 millions usd (461 tonnes) contre 25,4 millions usd (532 tonnes) durant la même période de comparaison. Cette hausse pourrait être justifiée par le souci de l'Etat d'assurer la disponibilité de différents types de médicaments. L'importation des médicaments anticancéreux arrive en tête, alors que les années précédentes avaient été marquées par des ruptures de stock récurrentes. Les médicaments anticancéreux importés par la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), durant 2014, représentent 42% de l'ensemble des médicaments importés. Face à cette hausse, les spécialistes appellent à l'amélioration de la production nationale en s'orientant progressivement vers le développement des capacités nationales en matière de biotechnologie. Selon les professionnels, la production locale représente actuellement 40% du marché national, elle devrait atteindre 65% en 2015. Les spécialistes en la matière estiment que le potentiel pharmaceutique national actuel permet d'atteindre cet objectif, notamment avec les investissements en cours de réalisation dans le secteur. «Si les projets d'investissement dans le domaine de l'industrie pharmaceutique se concrétisent, ils permettront de placer l'Algérie en position de force non seulement pour couvrir le marché national mais surtout pour exporter», avait affirmé récemment le président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), Abdelouahed Kerrar. Il convient de rappeler que le marché national du médicament est estimé à plus de 2,5 milliards de dollars, dont 1,85 milliard dollars d'importation alors que le reste provient de la production locale, dont 84% reviennent au secteur privé et 16% au public. En 2013, les importations algériennes en produits pharmaceutiques avaient totalisé 2,28 milliards usd (+1,96% par rapport à 2012), alors que les quantités ont reculé de 6,74% pour totaliser 33 389 tonnes. A. K./APS