Les grands clubs ne sont jamais rassasiés. Une constante recherche à assouvir une éternelle soif de trophées. Le Real Madrid l'a prouvé samedi en s'adjugeant une énième coupe qui viendra décorer le musée aux 80 distinctions officielles aux niveaux local, continental et planétaire confondus. À bord du navire, un architecte qui a su gérer un effectif aussi pléthorique que «Bling Bling». L'Italien Carlo Ancelotti, déjà lauréat du tournoi en 2007 avec le Milan AC, a réussi là où beaucoup avant lui ont échoué. Après avoir offert la «Décima», que la Maison-Blanche attendait depuis 12 ans, il a permis à son équipe de décrocher le «Mundialito» qu'elle n'a jamais gagné dans sa nouvelle version. Après le sacre, l'euphorie était là et le technicien transalpin ne s'est pas retenu en clamant que : «Je pense que le Real Madrid est vraiment la meilleure équipe du monde» et il ne pensait pas si bien dire parce que ça a l'air d'être le cas tant au niveau du groupe que le palmarès difficilement égalable et qui n'a pas de semblable dans l'univers du football. Entre les Cristiano, Kroos ou encore Gareth Bale, les égos n'auront jamais prévalu sur le collectif. Même le Portugais a su se mettre au service de l'équipe quand il n'a pas pu faire trembler les filets adverses. CR7 a terminé le tournoi sans marquer le moindre but. Il aura cependant eu le temps de distiller deux passes décisives en demi-finale face à Cruz Azul en plus de gratifier le public, qui a assisté aux deux rencontres livrées par les «Merengues», avec sa large palette technique. Quand le très potentiel futur Ballon d'Or n‘a pas pu trouver la brèche, les «Los Blancos» ont pu compter sur Sergio Ramos. L'homme des grands soirs qui les avait propulsés en prolongations en finale de la Champions League à l'ultime minute face à l'Atlético Madrid éternel rival. C'est pour dire que c'est cette complémentarité et homogénéité dans l'effectif qui a permis au team ibérique de préserver la dynamique de la saison enclenchée lors de l'exercice écoulé. Même la Coupe du Monde ratée de l'Espagne n'a pas eu de répercussions néfastes sur les internationaux comme le prouve si bien Sergio Ramos mais aussi le portier Iker Casillas. Pas mal de spécialistes croyaient que les jours de San Iker au Real étaient comptés. C'était sans compter sur l'apport d'Ancelotti et sa psychologie. L'ancien entraîneur du Paris Saint-Germain a su tirer le meilleur de son dernier rempart en lui offrant ce qu'il y a de plus important dans le foot : sa confiance. Le plus dur sera de confirmer La résurrection du gardien de la «Roja» est impressionnante comme l'illustrent ses arrêts dans le tournoi mais aussi ses prestations depuis le début de la saison. «Pour nous, c'était un privilège de finir notre saison contre le Real. On est très fiers, même si on est tristes», ce sont les mots de l'entraîneur de San Lorenzo, Edgardo Bauza au sortir de la finale du «Mundialito». Une déclaration qui prouve presque que le Real était injouable pour le vainqueur de la Copa Libertadores. Depuis le 17 septembre dernier, les coéquipiers de Karim Benzema n'ont connu que le goût de la victoire. La machine ne semble pas prête de s'arrêter pour autant car le Champion d'Espagne sortant semble dans la constante recherche de marquer l'histoire et faire chuter tous les records. Seulement, le plus dur reste de confirmer à l'approche de la seconde phase de l'exercice qui s'annonce palpitante : «Nous sommes très heureux d'être dans l'histoire du club, maintenant il faudra enchaîner», a prévenu Ancelotti pour remobiliser ses troupes. Compréhensible lorsque l'on sait qu'il faudra se replonger dans la Liga, que le Real domine, après la période des vacances et la Ligue des Champions à partir du mois de février et les huitièmes de finale face à Schalke 04. Il y aura aussi ce rendez-vous important face à... l'Atlético Madrid le 6 janvier prochain à l'occasion des seizièmes de finale de la Coupe du roi. Au plus haut niveau, les exigences, comme les rêves, n'ont pas de limite et Madrid va au-delà du Real. M. T.