Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, rassure que l'Algérie peut faire face, et pour les quatre ans à venir, à la crise que traverse le monde due à la baisse des prix du pétrole. Intervenant en marge de l'inauguration de la foire de la production algérienne, Sellal accompagné de nombreux de ses ministres, est revenu sur la réunion importante au sommet de l'Etat pour prendre les mesures qui s'imposent face à cette situation. D'emblée, il dira que l'Algérie n'est pas dans des conditions difficiles grâce aux actions entreprises par le président de la République concernant notamment la dette. «Nous ne sommes pas dans la même conjoncture que celle de 1986», fera-t-il savoir avant de souligner que différents scénarios ont été étudiés soit avec un baril de pétrole à 50, 60, 70 ou 90 dollars. Parmi les décisions prises le Premier ministre fera part de la poursuite des projets sociaux inscrits dans le cadre du programme quinquennal 2014-2019 notamment le logement, et le soutien des produits de première nécessité. Ceci étant, il y a lieu de faire de l'économie en réduisant beaucoup d'autres choses. Il s'agit, selon Sellal de faire de l'économie dans la gestion en allant vers la bonne gouvernance. Autre mesure c'est de reporter à plus tard les recrutements dans la Fonction publique tous secteurs d'activité confondus. Des reports seront aussi observés dans les grands projets qui peuvent attendre, selon Sellal, à l'exemple des chemins de fer, du tramway et autres. Pour les grands projets que l'Etat ne prendra pas en charge sur son budget d'équipement seront financés par les banques. Cette situation de recul des prix du pétrole peut être une bonne chose pour l'Algérie dont le mode économique devra changer, soutient Sellal. «Nous allons saisir cette opportunité pour aller progressivement, comme je le disais aux producteurs à la Safex, pour soutenir plus la production et l'investissement hors hydrocarbures», dira-t-il, rappelant qu'un travail dans ce sens «a déjà été entamé depuis une année et demi et sera renforcé car nous sommes convaincus que la production et la création de richesses et d'emplois va se faire dans le secteur économique productif hors hydrocarbures». Cela ne veut pas dire, souligne le Premier ministre que l'Algérie ne poursuivra pas ses efforts dans le secteur des hydrocarbures. «Certes, nous n'allons pas augmenter la production des hydrocarbures en 2015 mais ce sera le cas en 2016 car les opérations de prospection ont permis de faire 120 découvertes de puits de pétrole et de gaz durant les deux dernières années qui devront rentrer en production», explique encore Sellal. Ce dernier et sur la règle économique 51/49 déclare qu'elle sera maintenue tout comme les négociations pour accéder à l'Organisation mondiale du Commerce (OMS). «Nous poursuivrons les négociations avec l'OMS et nous défendrons toujours nos intérêts.» Par ailleurs, le Premier ministre appelle les Algériens à la solidarité. «Nous devons tous apprendre à faire des économies comme algériens et être surtout solidaires car la conjoncture est difficile sur le plan de la gestion.» Et de conclure en disant : «J'espère que les Algériens comprennent que cette crise ne touchera pas le développement du pays et que nous avons besoin d'une grande solidarité et une confiance entre eux et l'Etat pour dépasser cette situation réelle dont les orientations du président de la République seront mises sur le terrain, coûte que coûte». Pour information, et selon Sellal, deux commissions chargées du suivi de la situation sont installées au niveau du gouvernement et du ministère des Finances et se réuniront chaque trois mois pour faire l'évaluation. La 23e foire de la production algérienne inaugurée, hier au palais des expositions aux pins Maritimes, se poursuivra jusqu'au 30 du mois en cours. Cette manifestation économique et commerciale d'envergure nationale est devenue, aujourd'hui, une véritable tradition, réunissant l'ensemble des secteurs d'activité de la vie économique. Cette édition devra marquer les véritables défis auxquels notre économie doit faire face dans le contexte contraignant de la mondialisation et de l'ouverture, en se dotant de secteurs économiques forts, dynamiques et compétitifs, en mesure d'apporter de la richesse et de créer de l'emploi. En plus des contacts professionnels entre les exposants et opérateurs algériens, cette foire a réservé un espace vente avec d'intéressantes promotions visant à encourager les exposants en faisant connaître leurs produits par le grand public. Ce dernier profitera de l'occasion pour faire ses emplettes. La nouveauté de cette année est sans doute l'exposition, évidemment pour la première fois, de la voiture made in Algeria, la Renault Symbol. D'année en année, la foire de la production algérienne prend de l'ampleur. En termes de chiffres, elle représente une superficie de 13 577 m2 contre 7 790 m2 en 2013. Un espace réservé pour accueillir les entreprises et producteurs nationaux au nombre de 418 exposants contre 209 l'année dernière. 186 entreprises sont publiques et 232 sont privées dont 98 appartiennent au secteur de l'agroalimentaire, 92 aux industries manufacturières, 66 à l'énergie, chimie et pétrochimie, 39 à la branche mécanique, métallurgie et sidérurgie, 35 aux industries électrique et électronique, 35 aux services et 53 sont présentes dans le cadre d'Expofinances. L'espace vente s'étale sur une surface de 1 000 m2. B. A.