«Jusqu'ici, nous avons réalisé presque 60 mds de dollars d'exportations (d'hydrocarbures) et nous allons probablement terminer l'année 2014 avec 60 mds de dollars», a déclaré samedi dernier le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, lors d'un point de presse à In Salah (Tamanrasset) en réponse à une question sur l'impact de la dégringolade des cours mondiaux de pétrole sur les recettes d'exportations de l'Algérie. Si en 2014 l'Algérie a préservé le niveau de ses revenus pétroliers malgré la chute des cours de brut, entamée en juin dernier, pour l'année 2015 personne ne peut prédire quel serait le niveau des recettes pétrolières dans le futur, a observé le ministre qui s'exprimait à l'issue d'une visite d'inspection de deux forages de puits-pilotes de gaz de schiste dans le bassin d'Ahnet, situé à In Salah. De même, les prix du gaz naturel vont sûrement subir l'effet de la baisse des cours de pétrole, puisque son prix est indexé à celui du brut, a relevé M. Yousfi, tout en prévenant des conséquences défavorables de cette baisse sur les pays gaziers où de grands projets risquent d'être reportés ou carrément annulés pour manque de financements. En dépit de cette déprime régnant sur les marchés pétroliers et gaziers internationaux, l'Algérie va poursuivre l'intensification de l'exploration de son domaine minier et le développement des gisements déjà découverts, a-t-il assuré. Grâce à cet effort d'exploration, selon lui, Sonatrach a réussi à découvrir, en 2013 et en 2014, près de 7 milliards de barils équivalent pétrole (Tep) dont 4 milliards de TEP ont renforcé les réserves d'hydrocarbures et comblé le déclin des années précédentes, le reste étant extrait. À ce propos, M. Yousfi a fait savoir qu'à fin décembre 2014, le niveau des réserves d'hydrocarbures du pays est nettement supérieur à celui atteint en 1971, soulignant les efforts consentis par le Groupe Sonatrach dans l'augmentation de ces réserves. Ce qui a été découvert est supérieur à toute la production cumulée depuis près d'un demi-siècle. C'est une performance qu'il convient de souligner, a noté le ministre. Sans en fournir les chiffres, M. Yousfi a fait état d'un rebond de la production des hydrocarbures en 2014, après un recul enregistré durant ces dernières années, ajoutant que ce redressement de la production devrait se maintenir jusqu'à 2019 grâce à l'accélération du développement et de l'exploitation de 100 nouveaux gisements. D'ici à 2019, la production de pétrole va progresser de 20% et celle du gaz devrait enregistrer une hausse considérable de l'ordre de 40%, tandis que celles du GPL et du condensat augmenteront de 40% également, selon les prévisions du ministre. «Nous ne sommes pas dans le cas de nombreux pays dont les réserves diminuent et la production recule», a-t-il tenu à préciser. Le ministre a annoncé, par ailleurs, la mise en place prochaine d'un partenariat entre le Groupe Sonatrach et un partenaire étranger, dont il s'est abstenu d'identifier, pour la fabrication d'appareils de forage en Algérie, précisant que Sonatrach devrait parvenir à un accord avec ce partenaire en début 2015. B. A./APS Le ministre de l'Energie, Youcef Youcefi, affirme : «L'OPEP doit intervenir pour corriger les déséquilibres du marché» «L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) doit intervenir pour corriger (les déséquilibres) du marché par la baisse de sa production». La déclaration émane du ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, qui effectuait samedi dernier une visite au premier forage de gaz de schiste en Algérie dans le bassin d'Ahnet (Tamanrasset). M. Yousfi a expliqué que l'Algérie ne partageait pas la position des gros producteurs au sein de l'organisation, selon laquelle l'Opep doit cesser d'intervenir pour réguler le marché et de le laisser se stabiliser de lui-même. «Ce n'est pas notre avis. Pour nous l'Opep doit intervenir pour corriger les déséquilibres, en procédant à une coupe de sa production afin de faire remonter les prix et de défendre les revenus de ses pays membres», a-t-il dit. Sans les nommer, le ministre a expliqué que ces gros producteurs ont adopté cette position de crainte de voir les pays non membres de l'organisation monter en puissance grâce à une explosion de la production de pétrole de schiste. Selon lui, ces gros producteurs ont défendu leur position par le fait que les baisses opérées par l'organisation par le passé ont toujours profité aux pays non membres de l'Opep qui gagnaient des parts de marché supplémentaires à leurs dépens. Ces pays évoquent également la montée du pétrole de schiste américain qui a raflé d'importantes parts de marché lorsque les prix étaient élevés, a enchaîné le ministre en indiquant que le marché s'est retrouvé avec un surplus de production provenant des pays non membres de l'Opep. En 2014, la production des pays non membres de l'Opep a progressé de deux millions de barils/jour, alors que la croissance de la demande mondiale de pétrole atteignait à peine un million de barils/jour, accentuant davantage les tensions sur le marché. «Malheureusement nous n'avons pas été suivis dans cette voie. Il y a des considérations (des gros producteurs) comme celles que je viens d'évoquer, il peut y avoir d'autres», a poursuivi le ministre en faisant allusion à des facteurs géostratégiques qui pourraient avoir influé sur l'évolution des cours de brut depuis juin passé. Il a estimé, à ce titre, qu'il était nécessaire de maintenir le dialogue au sein de l'Opep et aussi avec les autres pays non membres de l'Organisation car les objectifs de ces producteurs sont les mêmes. Côté prévision, le ministre citant des anticipations d'analystes, a indiqué que les cours pourraient évoluer entre 60 et 70 dollars en 2015 avec une possibilité d'augmenter davantage durant le quatrième trimestre de l'année prochaine et d'atteindre les 80 dollars en 2016. B. A.