Si le stage de préparation a débuté vendredi au Centre technique national (CTN) de Sidi Moussa, avec la présence de 11 Verts seulement, les choses sérieuses n'ont pas encore commencé : «Les arrivées des autres éléments ont été différées parce que la FIFA a donné une circulaire autorisant les clubs à retenir leurs internationaux jusqu'à lundi (aujourd'hui ndlr)», a expliqué Christian Gourcuff. Ce dernier a avoué avoir modifié son planning de travail en fonction de la mise à disposition des joueurs. Le groupe devrait être au complet à partir d'aujourd'hui (sauf Carl Medjani qui arrivera demain) comme l'a indiqué le driver des Fennecs quant au vrai travail «il ne commencera que mercredi matin, le temps de laisser les derniers joueurs à arriver se reposer», selon le conférencier, soit 4 jours avant de s'envoler en Tunisie pour donner la réplique aux Aigles de Carthage en amical. Une joute, prévue le 11 janvier prochain, qui devrait permettre aux coéquipiers de Sofiane Feghouli «de travailler les automatismes même si la Tunisie ne ressemble pas vraiment aux adversaires de la poule dans laquelle on évoluera en Guinée équatoriale». C'est ainsi que l'ancien entraineur de Lorient a justifié le choix de ce sparring-partner. La proximité du pays permettra, toujours d'après le chef de la barre technique de l'EN, «d'économiser de l'énergie, mais surtout du temps pour poursuivre la préparation en Algérie dans des conditions optimales pour tenter de combler les précieux jours perdus par les arrivées tardives des joueurs». Pour revenir à l'effectif, le successeur de Vahid Halilhodzic devra composer avec les forfaits de dernière minute de Belkalem et de Abeid qui seront remplacés par Liassine Cadamuro et Ahmed Kashi respectivement. Si le choix de Cadamuro s'explique par le fait qu'il soit le seul défenseur présent dans la liste des réservistes et qu'«il n'y avait pas d'autres alternatives», la convocation de Kashi reste surprenante parce que le milieu de terrain de Metz n'avait, jusque là, jamais pris part au moindre regroupement. Gourcuff n'a pas pour autant voulu s'étaler sur les raisons qui l'ont poussé à faire appel au Messin : «Je ne veux pas me justifier, je dirai juste que son profil se rapproche de celui de Abeid. C'est une décision murement réfléchie», a-t-il lâché. En tout cas, ce qui est certain, c'est que le Breton semble avoir une idée claire sur son équipe pour l'échéance africaine : «Je vais vous mentir si je dirai que je n'ai pas une équipe type dans ma tête, mais les choses ne sont pas figées et les données peuvent changer en fonction de l'état de forme de chacun», a-t-il reconnu en ajoutant : «Il n'y pas de titulaires indiscutables ni de remplaçants éternels, mais il y a une ossature qui se détache». Objectif : gagner tous les matchs Aujourd'hui, les observateurs donnent les Verts comme favoris pour le sacre et Gourcuff le sait très bien. Tout en croyant dur comme fer en la qualité de son groupe il a -manifestement- tenu à rappeler certaines choses à ses poulains, mais aussi à son auditoire : «Certes beaucoup nous donnent favoris, mais il faudra s'investir beaucoup. Il y a de la qualité, mais il y a aussi des conditions auxquelles il faudra s'acclimater. On fait abstraction du jugement des autres, mais le groupe a envie de faire quelque chose parce que cette équipe n'a rien gagné encore». Avec son habituelle mentalité de gagneur, le coach des «Guerriers du Désert» a réédité son envie de réaliser la meilleure performance qui soit durant la messe footballistique, qui se tiendra du 17 janvier au 8 février prochains, en soulignant qu': «On ne peut pas se permettre de faire des calculs dans ce genre de compétitions. On prendra les matchs les uns après les autres avec toujours le même objectif : gagner». Dans un groupe assez relevé, avec la présence de l'Afrique du Sud, du Sénégal et du Ghana, la mission des huitième-de-finalistes du Mondial brésilien s'annonce délicate. Interrogé sur son devenir en cas d'un scénario catastrophe, Gourcuff semblait presque rassuré et peu préoccupé : «Je suis serein, j'ai beaucoup d'ambition et j'assume la pression. Si on voudra toujours de moi, je continuerai à travailler. Sinon, la vie suivra son cours», a-t-il rétorqué. L'ambition, ce n'est décidément pas ce qui manque chez celui qui a passé 25 ans de sa vie d'entraineur sur le banc du FC Lorient. Pour lui, toutes les équipes qui prendront part à la Coupe d'Afrique des Nations, seront en Guinée équatoriale pour aller le plus loin possible dans le tournoi : «Au début d'une compétition si on n'a pas l'objectif de la gagner, c'est considéré comme une faute professionnelle», a-t-il déclaré. Pas besoin de lire entre les lignes pour comprendre que Gourcuff et sa troupe lorgnent le sacre. M. T.