Le président de la République du Sénégal, Macky Sall, est arrivé, hier à Alger, pour une visite d'Etat de quatre jours en Algérie, à l'invitation du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. L'hôte de l'Algérie sera accueilli à son arrivée à l'aéroport international Houari-Boumediene par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal ainsi que des membres du gouvernement. MM. Sallal et Bouteflika devront procéder au cours d'une rencontre «à un échange de vues sur des questions d'intérêt commun, au niveau de la Nation musulmane, de l'Afrique y compris sur le Nepad, ainsi que de la sous-région sahélo-saharienne et notamment les efforts de paix de l'Algérie au nord du Mali et en Libye», a indiqué, hier, un communiqué de la présidence de la République. Les questions qui seront examinées par les deux Présidents sont de première importance, pour le Sénégal notamment. L'instabilité de la sous-région sahélo-saharienne a, en effet, impacté l'ouverture de l'économie engagée par le Sénégal qui se retrouve exposée aux fluctuations des marchés internationaux ainsi qu'aux effets de la crise économique en Europe et de la situation sécuritaire au Mali. Il en est de même pour le Nepad (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique) dont le Sénégal est un des initiateurs, aux côtés de l'Algérie, l'Afrique du Sud, le Nigeria et l'Egypte. La dynamique de coopération portée par ce plan a été stoppée net par la situation politique et/ou sécuritaire à laquelle sont confrontés l'Egypte et le Nigeria ainsi que l'insécurité dans la bande sahélienne. La relance du Nepad pourra à ce titre contribuer à la stabilisation de la sous-région et, par conséquent, à l'intégration africaine. Et le renforcement de la coopération entre l'Algérie et le Sénégal peut constituer un coup de starter pour cette relance. L'Algérie accorde une importance stratégique aux échanges maghrébins et continentaux. A titre d'exemple, le programme économique de Bouteflika réserve une bonne place aux avantages comparatifs, que le Sénégal considère comme un atout sur lequel il compte pour mieux se positionner comme pôle régional compétitif. Les deux pays peuvent cibler nombre d'opportunités de coopération et de partenariat qui s'inscrirait dans ce rapport. Des opérateurs économiques algériens et sénégalais se sont d'ailleurs rencontrés, hier à l'hôtel El Aurassi, à Alger, pour «identifier les voies et moyens d'approfondir la coopération entre les deux pays, y compris dans le domaine économique où des opportunités réelles existent», a indiqué la Présidence. Si les secteurs et activités que les opérateurs algériens peuvent investir ne sont pas nombreux, ils sont cependant porteurs. Grâce à la relance du secteur secondaire et une amélioration du climat des affaires, la reprise économique s'est confirmée au Sénégal en 2013 avec un taux de croissance estimé à 4%, contre 3,4% en 2012. Selon le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), la croissance est projetée à 4,8% en 2014 et 5,3% en 2015. «Ces perspectives reposent sur la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (PSE), la nouvelle stratégie de développement à l'horizon 2035. Le PSE vise à intégrer toutes les politiques publiques de développement. Il comprend trois axes : transformation structurelle de l'économie et croissance ; capital humain, protection sociale et développement durable ; gouvernance, institutions, paix et sécurité. Sa mise en œuvre doit se faire en trois temps. Une phase de décollage économique (2014-18) doit être suivie par une dynamique d'émergence à l'horizon 2023, avant une phase d'expansion d'ici 2035», note la BAD. H. G.