Pour bien entamer la nouvelle année, l'Institut français (IF), à travers ses antennes à Alger, Tlemcen, Oran et Annaba, a concocté pour les amateurs des arts et de la culture un programme cinématographique assez riche et diversifié, qui fera sans doute le bonheur des cinéphiles. En effet, l'IF affiche cette année une sélection bien structurée qui s'inscrit dans le genre du cinéma qui pousse à la réflexion et cela à travers des documentaires ou longs métrages inédits. Après la projection, mercredi dernier, des documentaires L'Algérie son cinéma et moi et Mohamed Chouikh, un cinéaste résistant de Larbi Benchiha, l'Institut prévoit la projection, le 21 janvier, du documentaire Ô mon corps de Laurent Aït Benalla. Dans ce film, produit en 2012 et d'une durée de 70 minutes, le documentariste part à la rencontre de la première génération de danseurs contemporains algériens formés par le chorégraphe Abou Lagraa. À l'affiche aussi, le 28 janvier prochain, le documentaire-fiction Bateau ivre de Chafik Benallal. D'une durée de 100 mn, le doc-fiction raconte l'histoire d'un professeur qui emmène sa classe en excursion en bateau le long du canal Bruxelles-Charleroi. Les élèves sont pour la plupart des immigrés d'origine africaine. La classe avait comme devoir de lire le roman Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad pour pouvoir en discuter ensemble ce jour-là. La semaine d'après, à savoir le mercredi 4 février, le public pourra découvrir l'œuvre inédite Edmond Charlot, un éditeur algérois, qui dresse le portrait de cet homme passionné de lettres. Par ailleurs, le 11 février on retrouve au programme cinéma de l'IF le documentaire El oued, el oued de Abdenour Zahzah, qui part à la rencontre des habitants des deux rives du long oued de Blida. Il y a également le long métrage de fiction Little Sénégal de Rachid Bouchareb. D'une durée de 98 mn, le film raconte l'histoire d'un passionné par l'histoire de son peuple, Alloune, un vieux guide du musée africain «La Maison des esclaves» à Gorée, qui part en pèlerinage pour retrouver les descendants de ses ancêtres aux Etats-Unis. Pour conclure le cycle, on retrouve le documentaire At(h)ome de la réalisatrice française Elisabeth Leuvrey. Produit en 2014, ce film, d'une durée de 54 minutes, nous emmène plus de cinquante ans après la fin de la Guerre de libération. Une cinéaste française et un photographe algérien vous font remonter à l'année 1962, en plein Sahara. D'une zone désertique irradiée aux faubourgs d'Alger, ils suivent le parcours des retombées de ces explosions nucléaires dont les traces dramatiques interrogent la responsabilité des nations. Un film d'une grande rigueur formelle sur un sujet choquant et peu connu. W. S. M.