Pour les cinéphiles et les amoureux des salles sombres qui désirent découvrir les nouveautés cinématographiques algériennes sorties ces cinq dernières années, une «Quinzaine du cinéma algérien» propose aux accros du grand écran sept longs métrages qui seront à l'affiche de deux salles de la capitale, Ibn Khaldoun et l'Algeria. Organisée par l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel, en collaboration avec l'Etablissement arts et culture de la wilaya d'Alger et l'Assemblée populaire communale (APC) d'Alger-Centre, cette manifestation baptisée «Ciné Bladi» est programmée dans le cadre de l'animation de la capitale. Elle a aussi pour but principal de booster la dynamique cinématographique et contrer ainsi le problème de diffusion des films algériens. Prévu du 24 janvier au 28 février, Ciné Bladi sera inauguré à la salle Ibn Khaldoun par le long métrage multi primé Yema de la réalisatrice Djamila Sahraoui. D'une durée de 90 minutes, ce film qui a raflé un grand nombre de prix à sa sortie en 2013 relate l'histoire de Ouardia qui revient à sa maison de campagne après des années d'absence, pour enterrer son fils Tarik, un militaire, qu'elle soupçonne avoir été tué par son second fils devenu terroriste. Un peu plus bas, la salle Algeria offrira au public qui pourra découvrir le long métrage Parfums d'Alger de Rachid Benhadj. Sorti en 2013, le film relate l'histoire d'une femme, Karima, photographe célèbre vivant à Paris depuis plusieurs années, qui se voit un jour obligée de rentrer à Alger pour se rendre au chevet de son père mourant. Ce retour forcé va réveiller en elle les cicatrices et les fantômes d'un passé refoulé, surtout lorsqu'elle apprend que son frère fait partie d'un groupe terroriste armé. Il y aussi à l'affiche de cet événement le film Titi signé par le compositeur et réalisateur algérien Khaled Barkat. Il s'agit d'un drame qui raconte l'histoire du jeune Titi enlevé à sa mère et qui se retrouve dans la rue obligé de ne compter que sur lui-même. Il sera projeté à partir du 31 janvier aux côtés du documentaire Abdelkader, Fondateur de l'état algérien de Salim Brahimi. Une biographie, superbement réalisée, consacrée à une figure de l'identité algérienne, à savoir l'Emir Abdelkader. Par la suite, du 7 au 14 février, on retrouve deux longs métrages de fiction à l'affiche des deux salles de cinéma à savoir Harraga Blues de Moussa Haddad et le Menteur d'Ali Mouzaoui. La manifestation prendra fin avec la projection quotidienne du film Fadhma N'Soumer de Belkacem Hadjadj, un film sorti en 2014. Cette louable initiative au profit de la culture et du 7e art qu'est Ciné Bladi inaugurera ainsi sa première édition. On regrette cependant ce retard. Car, ce genre de manifestation aurait dû exister bien avant. Cela aurait permis aux jeunes de découvrir les films algériens qu'on ne voit souvent que durant les avant-premières, quelques projections pour les plus chanceux, pour être ensuite rangés dans les casiers d'où ils ne ressortent qu'à de rares occasions. W. S.