Rencontre - Le 7e Festival Regards sur le cinéma algérien, une manifestation organisée annuellement dans la ville de Montpellier, débutera le 6 février prochain pour durer toute l'année 2014 à travers divers points de la région de l'Hérault. A l'affiche de cette manifestation cinématographique, Les jours d'avant, de Karim Moussaoui, un film racontant l'histoire de Djaber et Yamina, deux voisins dont les préjugés ont rendu difficile la rencontre. Mais l'amour qu'avait l'un pour l'autre finira par triompher, modifiant à jamais leurs destins. Autre film programmé le 10 février dans la même salle, La traversée, un documentaire d'Elisabeth Leuvrey, traitant des mouvements migratoires entre la France et l'Algérie, constatés chaque été entre les ports de Marseille et d'Alger, avec ces hommes chargés de sacs, mais aussi d'histoires. Ces deux projections lanceront la manifestation en février qui se poursuivra tout le long de l'année à Béziers, Fonts Romeu, Lunel, Clermont l'Hérault, Le Vigan, Ganges, Palavas, Sète, Frontignan, Quillan, et autres villes de la région. «La liste n'est pas limitative et change chaque année selon les programmateurs et associations locales. Nous souhaitons établir des coopérations avec toutes les associations qui s'intéressent à la culture algérienne», a indiqué à l'APS le président de l'association Regards sur le cinéma algérien (RCA), Jacques Choukroun, Ce dernier espère faire de 2014, qui coïncide avec le 60e anniversaire du déclenchement de la Guerre de Libération nationale, une année d'ouverture de la manifestation sur d'autres aspects de cette culture. «Nous avons souvent montré des films traitant de la Guerre de Libération nationale algérienne et il nous faut trouver une manière de revenir sur la question. Cela peut être par le biais de conférences sur le sujet car nous voulons faire de 2014 l'année de l'ouverture sur la culture algérienne», a-t-il ajouté. Pour s'inscrire «convenablement» dans la durée et garder une souplesse de calendrier, les organisateurs du festival comptent présenter les films algériens dès que leur sortie le permettra.«Nous ne voulons pas être un festival de plus sur le sujet. Nous n'avons pas de critères de sélection, mais la volonté de montrer la production algérienne qui reste modeste en nombre de films longs métrages, ce qui interdit toute idée de sélection», a expliqué M.Chekroun. Selon lui, une des caractéristiques de la manifestation est bien la volonté de voir le cinéma algérien présenté dans les salles de cinéma connues de la région. «Notre ambition est de convaincre programmateurs de salles, animateurs de ciné-clubs, de médiathèques ou maisons pour tous, de mettre à l'affiche les films les plus récents du cinéma algérien», a-t-il précisé. Lors de la 6e édition, une quarantaine d'œuvres cinématographiques algériennes, entre longs et courts métrages et documentaires, avait été projetée. Une «bonne visibilité» avait été donnée, à la faveur de cette manifestation, au film Le repenti de Merzak Allouache, à La place de Dahmane Ouzid ou encore Le menteur d'Ali Mouzaoui. M.Chekroun a cependant fait part de quelques «difficultés» dans l'exploitation des produits algériens. «De nombreux films présentés dans les festivals ne trouvent pas de sortie en salle par un distributeur. Nous risquons de voir le cinéma algérien devenir en France, un cinéma de festival», a-t-il prévenu. Pour le président de RCA, ce n'est pas la qualité des films qui est en cause, a-t-il estimé en se référant aux critiques positives écrites sur des œuvres comme Les terrasses de Merzak Allouache ou Révolution Zendj de Tarik Teguia, mais la tendance à la concentration vers les films américains et français qui attirent, selon lui, «96 % des spectateurs en France».