Un match très haché (24 fautes rien qu'en première mi-temps), surtout côté ghanéen avec une kyrielle de fautes commises sur Yacine Brahimi notamment, de la provocation et de la tension, c'était clair : l'affiche était vitale, surtout pour les Black Stars qui n'avaient plus le droit à l'erreur après leur défaite lors du premier match face au Sénégal. Adepte du 4-4-2, le sélectionneur national Christian Gourcuff a joué la prudence en optant pour un faux 4-5-1 face aux Ghanéens. Islam Slimani (qui ne pouvait pas jouer d'entrée en raison de douleurs musculaires), la prestation terne de Ryad Mahrez et la fébrilité du milieu de terrain face à l'Afrique du Sud lors du premier match a poussé le coach des Verts à modifier ses plans montrant, au passage, la flexibilité du schéma qu'il affectionne tant. Dans le onze rentrant, Saphir Taïder est venu densifier et renforcer l'entrejeu tandis que Madjid Bougherra, auteur d'un match solide, a remplacé Rafik Halliche (rechute) dans l'axe de la défense. La présence de trois récupérateurs de prédilection sur la pelouse n'a pas handicapé pour autant la verticalité du jeu des Fennecs. C'est même eux qui se sont procurés la première réelle occasion de la partie. Feghouli passe pour Mandi dans l'intervalle, ce dernier centre à ras-de-terre pour Nabil Bentaleb qui manque son intérieur du pied (20'). Pour la suite, les débats se sont peu à peu équilibrés avec une rude bataille au milieu de terrain. Les conditions climatiques (un mercure qui affichait 35 degrés et 70% de taux d'humidité) n'ont pas arrangé les choses et le rythme a baissé. A cinq minutes de la pause, les coéquipiers de Asamoah Gyan, de retour après avoir fait l'impasse sur la rencontre inaugurale face au Sénégal car atteint de paludisme précoce, ont essayé de surprendre l'arrière-garde algérienne sans trop de réussite. Un score de parité (0/0) à la pause, le résultat d'un jeu prudent. Pour preuve, les deux portiers n'ont même pas été inquiétés. Au retour des vestiaires, le sélectionneur du Ghana Avram Grant décide de faire sortir un milieu de terrain, Afriyie en l'occurrence, et incorporer un attaquant en la personne de Mubarak Wakasso (meilleur buteur de la dernière CAN avec 4 réalisations). Avant, à la 52e minute, Gyan Asamoah avait menacé la cage de M'bolhi avec une tête (trop) décroisée. Avec cinq joueurs à vocation offensive, les demi-finalistes des 4 dernières éditions de la Coupe d'Afrique des Nations se montraient de plus en plus dangereux. Le driver de l'EN réagit tout de suite et décide de rappeler Belfodil, sevré de ballons devant, et lancer Islam Slimani (57'). Le joueur du Sporting s'illustre 9 minutes plus tard en amorçant une attaque pour les «Guerriers du Désert» mais Bentaleb, trouvé par Brahimi à gauche, dévisse sa frappe. Par la suite, les occasions franches se faisaient moins nombreuses. Sur la défensive, les deux camps semblaient se contenter du score mais les Black Stars ont réalisé le parfait hold-up grâce à Gyan (90' +3) qui a pris Medjani de vitesse pour battre M'bolhi d'un tir croisé plein d'expérience et de malice. La troupe à Gourcuff devra aller chercher la qualif' mardi prochain (19h) face au Sénégal dans un autre match au sommet. M. T.