Le chagrin du premier tour raté a été évacué. Et pas seulement à l'issue de cette coupe du Président de l'IHF. Arrivés sur le terrain avec le sourire, comme leurs homologues cubains, les Algériens ont fait en sorte que leur aventure au mondial 2009 de handball, si elle n'a pas connu l'épilogue qu'ils espéraient, se termine sur une note joyeuse. Pour la première fois de leur histoire, les Verts montent en puissance après un premier tour achevé en catastrophe, avec des cartons à chaque apparition et en prime cinq défaites sur cinq. Pas la plus haute marche, mais ils peuvent se satisfaire d'avoir battu le champion, d'Afrique en titre qui, lui, s'est vengé sur la Tunisie et la Russie. Même s'ils ont déjà eu six fois la médaille d'or autour du cou en CAN, les Fennecs ne se sont pas déplacés en Croatie pour jouer les faire-valoir. Pour preuve, les Algériens démarrent la rencontre sur un petit rythme. Et surtout, menés au score très rapidement et largement, ils n'ont jamais abdiqué. Les Fennecs ne sont pas morts. Ils ont gagné quatre matches consécutifs devant l'Egypte (28-22), le Brésil (29-28), l'Arabie saoudite (30-27) et Cuba (34-27). Pourtant, peu de gens auraient misé sur eux après leur entrée catastrophique dans la compétition. Cela est dû à la mauvaise préparation, justement. Ecrasés, ils ont pourtant su puiser dans les critiques qui se sont abattues sur eux la force pour rebondir. «Personne n'aurait parié sur eux après les défaites contre la Pologne, l'Allemagne et la Macédoine, ce qui a surpris plus d'un. On a dit que la défense était fatiguée, que les attaquants ne sont pas des stars expatriées et qu'on ne joue pas pour de l'argent. On a mis un point d'honneur à répondre. On est de petits Fennecs, mais il ne faut pas oublier qu'on joue pour le drapeau», rappelle le capitaine Tahar Labane. «On a essayé de faire comme nos aînés ; on a montré aujourd'hui qu'on méritait notre place parmi le ghota mondial et on a essayé de le montrer. Car, depuis, la formation de Kamel Akkeb, sans préparation aucune s'est considérablement améliorée pour se défaire du champion d'Afrique et des autres formations. En somme, ils ont fait valoir toutes leurs qualités de guerriers et de compétiteurs en damant le pion au pays des Pharaons, en larmes. La raison de ce changement ? Le mental», répond d'un trait le vieux capitaine Tahar Labane, quand on lui demande le secret de ce renouveau et de sursaut secret. «Après nos premières défaites, nous avons fait les changements qu'il fallait», explique le coach qui dispose d'une grande profondeur de banc. «Je peux dire que j'ai laissé une grande équipe, composée majoritairement de jeunes dont 13 joueurs n'ont jamais pris part à un mondial. Mon successeur n'a qu'à établir un programme pour préparer l'avenir à la seule condition que les nouveaux locataires de la FAHB l'aident dans sa tâche», se réjouit-il. Les Verts, troisième nation africaine et arabe au plan mondial, comptent, donc, sur leur physique et leur mental pour remporter un 7e titre africain. «On n'a pas du tout l'intention de s'arrêter là. On va aller jusqu'au bout pour ramener le prochain trophée», promettent les joueurs, qui n'ont pas eu les moyens pour s'opposer aux gros bras der la discipline. Une joie qu'ils pourront découvrir lors des prochaines compétitions s'ils seront bien pris en charge. La bonne prestation et le haut niveau sont à ce prix. M. G.