Même si l'équipe algérienne a été éliminée au premier tour, le coach Kamel Akkeb a eu le mérite de monter une équipe jeune, une équipe qui a de l'avenir. Raison pour laquelle il faut mettre les moyens à la disposition de cette jeune formation, à travers laquelle on pourra envisager des lendemains meilleurs pour le handball algérien. Pour revenir au parcours de notre représentant, disons que pour leur entrée en matière face aux grosses cylindrées, nos représentants au tournoi du Mondial de handball masculin de 2009 en Croatie, sont passés à côté de leur sujet, en n'assurant aucun point en cinq rencontres disputées à Varazdin. Mis dans un groupe C, formé de ténors de la petite balle ronde, le «groupe de la mort» a sérieusement blessé les Fennecs qui ont perdu le tempo. Pour leur baptême de feu, les jeunes Algériens n'ont pu affronter à armes égales les Allemands, champions du monde en titre et candidats à leur propre succession, les Polonais, vice-champions du monde, un autre candidat au podium, la Russie, une équipe qui n'est plus à présenter, la Macédoine, en plein essor et, enfin, la Tunisie, 4e mondial à Tunis et vice-champion d'Afrique. La faute à une naïveté passagère et à une préparation insuffisante, ponctuée par seulement deux matches amicaux, et certains nouveaux joueurs, trop mal inspirés. Les coéquipiers de Sassi Boultif avaient à coeur de se relancer contre les Tunisiens par une victoire, pour espérer terminer le premier tour de l'aventure croate en beauté. Ils n'y parviendront pas. Ils sombrèrent comme à l'accoutumée. Ce n'est qu'au deuxième tour, dans la coupe du président de l'IHF, que les coéquipiers de l'inévitable Abderrahim Berriah, auteur de quelques piges chez les seniors en sélection nationale, qui montrera le chemin dès l'entame de la partie de la seconde manche. Ensuite, le rouleau compresseur algérien allait se dérouler sur la sélection égyptienne, emmené par un trio de choc, Boultif-Berriah-Chabour O., tous trois buteurs, respectivement aux 1er, 2e, 3e et 4e matches. Cette victoire relance la bande à Tahar Labane, véritable métronome du sept algérien, et augure de la présence future de la nouvelle vaque algérienne au second tour de ce tournoi. Nullement découragés, les Fennecs reviennent après la catastrophe du premier tour avec de meilleures intentions. Ils continuent sur leur lancée. Ils feront passer à la trappe des Egyptiens champions d'Afrique en titre (28-22), ils ont fait danser (29-28) le pays de la samba sur notre musique, mondialement connue, le rai, renvoyant les Saoudiens refaire leurs classes (30-27), balayant les Cubains sur un autre style musical, l'afro-cubain (34-27). Les Fennecs viennent d'être récompensés de leurs efforts. Ils sont ovationnés par un public croate friand du beau jeu. Les Algériens, qui pratiquent un handball fait de finesse et d'élégance, comme leurs adversaires du jour, vont finalement l'emporter grâce à leur expérience des hautes compétitions, acquise en un temps très court. Lors du premier tour, diminués physiquement, leur lecture du jeu, dans les derniers instants de la rencontre, sera fatale aux poulains de Kamel Akkeb, qui n'ont pas à rougir de cette défaite. Le coach algérien dira en fin de parcours : «Je suis fier de mes joueurs. En dépit d'une préparation mitigée. Nos garçons ont joué sans complexe devant l'une des meilleures sélections mondiales. C'est d'ailleurs le champion du monde en titre l'Allemagne, le vice-champion, la Pologne, et le quadruple champion du monde, la Russie, qui nous ont battus. Et puis, il ne faut pas oublier que nous sommes la seule équipe à n'avoir pas eu de préparation adéquate. Les autres formations sont plus âgées, composées des trentenaires, et possèdent en leur sein de joueurs qui ont l'habitude des hautes compétitions. Nous avions essayé de bien négocier les derniers matches. Et c'est à partir de là que nous avons retrouvé le tempo. Tout était possible pour la suite de la compétition». Le coach Kamel Akkeb conclut en disant : «Mes joueurs n'ont pas été ridicules. Ils ont bien contenu leurs adversaires. Les Algériens pratiquent un handball de qualité. Mais cette fois-ci, ils sont tombés sur des handballeurs qui savent aussi manipuler le ballon. Malheureusement, mes joueurs se sont déconcentrés au dernier moment mais n'ont tout de même pas démérité». C'est maintenant qu'il faut préparer le Mondial 2011 et les JO 2012 Faisant le bilan de la participation algérienne à ce Mondial croate, le coach national Kamel Akkeb dira que les Verts ont terminé à la 19e place avec un effectif remanié à 80% et une préparation inconsistante. «Je ne suis pas satisfait parce que pour nous, l'essentiel n'était pas de participer. Néanmoins, je suis fier de nos handballeurs, qui auraient pu aller au-delà du premier tour si d'autres circonstances n'étaient pas entrées en jeu. C'est une équipe sur laquelle nous pouvons fonder l'espoir. Je félicite les joueurs». Il a relevé que les résultats ne sont que la conséquence des blessures d'éléments clé tels que Fillah et Biloum. Les choses ont été mal ficelées et la faute incombe à ceux qui n'avaient pas pris en considération les doléances du coach pour permettre à cette équipe de s'épanouir, compte tenu de moyens que nécessite une participation à une compétition de haut niveau. Pour le coach, la FAHB a joué sa partition en dégageant les moyens en ce temps de crise qui frappe le monde entier. «On ne peut pas dire que la FAHB n'a rien fait. A part le financement des compétitions, les autres demandes n'ont pas eu l'appui nécessaire. Le problème s'est particulièrement posé durant la période ayant précédé la compétition», a-t-il martelé. Au final, l'argent qui a été décaissé pour la préparation était insuffisant. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, qui a tiré les enseignements du Mondial de Croatie, a engagé le monde sportif algérien sur le chemin de l'avenir. «C'est maintenant qu'il faut préparer le Mondial 2011 de Suède et les JO 2012 de Londres. C'est en cela qu'il est plus que jamais urgent de mettre en oeuvre les résolutions des états généraux du sport tenus récemment à Alger. Il faut procurer les aides aux athlètes de haut niveau et procéder à la détection de sportifs capables de décrocher des lauriers. Cela ne veut pas dire que les athlètes de niveau moyen seront laissés pour compte. Ceux qui ne sont plus performants auront d'autres points de chute». Des contacts fructueux avec des responsables américains, cubains et chinois, pour venir investir dans le sport algérien, ont été conclus. Face à cette crise, l'Etat algérien, par le biais du président Abdelaziz Bouteflika, a préconisé une totale «renaissance» du sport algérien, et de faire du retour de l'Algérie dans les grandes compétitions internationales et la relance du sport d'élite dans les diverses disciplines, un des grands défis qu'il compte réaliser. Cela devra passer, notamment, par la réorganisation du système d'aide (financière) publique au sport et l'assainissement des canaux par lesquels transite actuellement, l'aide publique au sport. Ces défis, prônés par les pouvoirs publics dans les prochains mois, doivent «aboutir à un retour graduel de l'Algérie sur la scène sportive mondiale». Une commission technique du sport de haut niveau, composée d'experts et entraîneurs de diverses disciplines, a été installée avec comme mission l'identification des pôles de développement et leurs potentialités dans chaque discipline, en prévision des JM 2009 de Pescara et des JO 2012 de Londres, ainsi que la mise en place d'un dispositif de détection, de suivi personnalisé et de soutien aux sportifs. Des champions olympiques sont impliqués dans cette conquête de la renaissance du sport algérien, ils sont là pour apporter toute l'aide aux athlètes algériens de demain. A. B.