La Fédération égyptienne de handball (FEHB) multiplie les manœuvres et les manipulations pour se désister de la 19e édition du Championnat d'Afrique des nations hommes et dames devant se dérouler au Caire du 10 au 21 février 2010, craignant l'échec sportif et la non-maîtrise de l'organisation de l'événement Le soutien tardif du gouvernement à l'organisation de cette édition et l'échec de la fédération égyptienne à trouver des sponsors locaux pour mettre en place les moyens nécessaires et pour financer le déroulement de la compétition seraient derrière le renvoi de la date de ces compétions ou d'un désistement pur et simple. En mai dernier, El Hadi Fahmy, le président de la FEHB, avait laissé planer des doutes sur l'organisation sur le sol égyptien de cette 19e édition africaine à cause du «faible engagement des autorités sportives» à soutenir l'organisation de cet événement. «Un tel rendez-vous nécessite deux années de préparatifs mais nous manquons de moyens adéquats pour la réussite de cette joute continentale», avait-il estimé. L'organisation de ces championnats devrait coûter 5 millions de livres égyptiennes, ce que le gouvernement ne peut pas encore accorder, a indiqué, pour sa part, le directeur général du comité d'organisation. De son côté, la presse égyptienne fait état de graves difficultés financières rencontrées par la Fédération égyptienne de handball (FEHB) pour pouvoir assurer un déroulement correct et convenable de cette compétition. D'ailleurs, de multiples réunions ont eu lieu entre les responsables de la CAHB et la FEHB pour déterminer les capacités égyptiennes à pouvoir abriter cette CAN 2010. Dans le cas contraire, ce serait l'Algérie qui l'organiserait. La fédération égyptienne de handball se dit prête à recevoir toutes les délégations. Or, ce n'est pas l'avis de la commission chargée du suivi du déroulement de la CAN. Le président de la CAHB, le Béninois Aremou Manssourou, en compagnie du secrétaire général, le Dr Nicole Asselé, et du président de la commission d'organisation des compétitions de la CAHB, Godinho Pedro, se rendra en Egypte à la fin du mois de novembre pour rendre compte des préparatifs de ladite compétition. Selon les dernières nouvelles en provenance du Caire et de la CAHB, il semblerait que l'on s'achemine vers le report de cette compétition au mois de juin 2010 ou un désistement en faveur d'un autre pays. Ce qui risque de se traduire d'abord par une suspension de deux années pour l'Egypte de toutes compétitions internationales et la dépossession de ses membres des instances internationales, le tout suivi d'une forte amende financière. En plus des difficultés financières auxquelles est confrontée la fédération égyptienne, l'opinion internationale n'a pas manqué d'évoquer l'éventualité du renvoi de la date de la compétition, et pour cause : les incidents regrettables causés par les Egyptiens qui ont marqué le déroulement des dernières rencontres entre les deux nations. Les Egyptiens ont non seulement caillassé le bus transportant les joueurs algériens mais ils mènent également une campagne de haine et de dénigrement contre les Algériens qui leur étaient supérieurs en tout point de vue sur et en dehors du terrain. Tout en attendant éventuellement l'intervention du président de l'instance internationale de handball, l'IHF, dont le président n'est autre que l'Egyptien Hassan Moustafa, la fédération égyptienne est dans la tourmente. Elle demande au président de l'IHF d'user de son poids auprès de la CAHB pour obtenir le report de la 19e édition de la Coupe d'Afrique des nations. La FEHB demande l'intervention du président de l'IHF, l'Egyptien Hassan Moustafa, qui a reconnu la difficulté de la tâche. Un président déjà contesté pour irrégularités financières. Pour rappel, il a été longtemps contesté par le secrétaire général de la Fédération internationale de handball (IHF), le Suisse Peter Mühlematter, qui a réclamé le départ du président de l'IHF, l'Egyptien Hassan Moustafa, en déclarant dans les colonnes du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung : «Pour le handball, une telle direction n'est pas la bonne.» «Il doit quitter ses fonctions», a-t-il poursuivi en faisant référence au style de gouvernance de M. Hassan Moustafa et à des accusations d'irrégularités financières. «Des choses ont eu lieu, qui n'auraient pas dû être tolérées par l'IHF», a-t-il ajouté, estimant que le président de la fédération internationale, en poste depuis 2000, aurait dû quitter ses fonctions en septembre 2007. La Fédération internationale de handball (IHF) a fait déjà l'objet d'une enquête de la justice helvétique sur des malversations financières liées à l'organisation du Championnat du monde 1999 en Egypte, rapporte l'édition électronique du magazine allemand Der Spiegel. Le parquet de Bâle a parlé d'une somme de 1,6 million de francs suisses (1 million d'euros versée par l'IHF à l'organisateur du Mondial 1999, la fédération égyptienne. Une partie de cette somme aurait été déposée sur un compte en banque français qui aurait été en fonctionnement jusqu'en septembre 2003 avant de disparaître mystérieusement, selon les documents recueillis par Der Spiegel. L'actuel président de l'IHF, l'Egyptien Hassan Moustafa, était en 1999 à la tête de la fédération égyptienne et dirigeait à ce titre le comité d'organisation du Mondial 1999. «Des choses ont eu lieu qui n'auraient pas dû être tolérées par l'IHF», a récemment déclaré M. Mühlematter. Enfin, ce qui est sûr et acquis, le comité égyptien d'organisation de la CAN ne peut en aucun cas empêcher l'Algérie de prendre part à la compétition selon les règlements de l'instance suprême du handball mondial (IHF), sauf s'il décide de se faire hara-kiri. Dans le cas contraire, l'Egypte serait exclue de toutes les compétions internationales pour une période de deux ans. M. G.