Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a chargé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de remettre des lettres à des chefs d'Etat de pays membres de l'Association des producteurs de pétrole africains (Appa) afin de se concerter suite à la chute des prix de pétrole, a indiqué vendredi à Addis Abeba, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. «En marge des travaux du Sommet de l'Union africaine (UA), M. Sellal a rencontré des chefs d'Etat de pays membres de l'Appa à qui il a remis des lettres du président Bouteflika, suite à la chute des prix de pétrole», a précisé M. Messahel, en marge des travaux de ce sommet qui se tient dans la capitale éthiopienne. Ces lettres ont été remises aux Présidents du Gabon, de l'Angola, du Congo, de la Guinée Equatoriale et du Nigeria. «Le président Bouteflika a pris cette initiative pour permettre aux pays africains de se concerter et de coordonner leurs efforts devant la crise que connaît le marché pétrolier», a encore expliqué Messahel. «Le message (du chef de l'Etat) porte aussi sur les efforts communs africains au niveau des différentes instances internationales chargées de ce dossier afin de permettre une stabilisation des prix de pétrole», a-t-il poursuivi. En marge de la réunion de l'UA, la stabilisation du marché pétrolier était à l'ordre du jour d'une réunion de l'Appa. Assurer des prix rémunérateurs aux producteurs et des prix équitables pour les consommateurs et l'économie mondiale fut l'une des propositions issues des travaux de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Association des producteurs de pétrole africains (Appa), avec à l'ordre du jour la situation et les perspectives du marché pétrolier, qui s'est tenue à Addis Abeba, lundi passé. Initiée par l'Algérie par le biais de son ministre des Affaires étrangères, cette rencontre a été aussi l'occasion d'appeler l'ensemble des pays producteurs et des principaux pays consommateurs à «œuvrer ensemble pour assurer un développement stable des flux énergétiques et créer les conditions d'une relance de l'économie mondiale». Insistant sur la poursuite de ces efforts en coordination avec leurs collègues des ministres chargés de l'Energie, les participants à la réunion d'Addis Abeba n'ont pas manqué d'afficher leur inquiétude face à la «forte chute des prix de pétrole et ses conséquences négatives sur les économies de leurs pays, l'intégration régionale et sur l'économie mondiale». Les ministres ont, en outre, précisé que «la persistance de cette situation ne manquera pas d'affecter durement les perspectives de transition énergétique qui constituent un enjeu crucial pour l'assurance de la disponibilité énergétique à long terme». Composée de dix-huit pays membres, à savoir : l'Algérie, l'Afrique du Sud, l'Angola, le Bénin, le Cameroun, le Congo, le RD Congo, la Côte d'Ivoire, l'Egypte, le Gabon, le Ghana, la Guinée Equatoriale, la Libye, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Soudan et le Tchad, l'Appa est une organisation intergouvernementale dont la création remonte à 1987 à Lagos (Nigeria). Elle sert de plateforme de coopération, de collaboration, de partage des connaissances et de compétences entre les pays africains producteurs de pétrole, et vise à promouvoir les initiatives communes et les projets en matière de politiques et de stratégies de gestion dans tous les domaines de l'industrie pétrolière, en vue de permettre aux pays membres de tirer de meilleurs profits des activités d'exploitation de cette ressource non renouvelable. Par ailleurs, lors de son déplacement à Addis Abeba le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a eu des consultations et des entretiens avec le ministre des Affaires étrangères du royaume de Norvège, Borge Brende, avec lequel il a relevé différentes questions d'intérêt régional et international. Les deux parties ont également abordé l'état et les perspectives du marché pétrolier mondial de même que les prochaines échéances dans les relations bilatérales. K. B./APS