Le défi du programme quinquennal 2015-2019 d'augmenter à un million d'hectares la surface agricole irriguée en Algérie, pour la porter à 2,1 millions d'hectares, est en passe d'être levé. C'est d'autant plus vrai dans la mesure où le projet d'extension des périmètres irrigués a atteint à ce jour les 50%. Un résultat qu'a livré à l'APS le directeur de l'hydraulique au ministère des Ressources en eau, Omar Boukeroua. En ce qui concerne les 50% restants, ce responsable a indiqué qu'ils seront pris en charge dans le cadre de nouveaux programmes. Omar Boukeroua a, par ailleurs, tenu à rappeler que le taux d'avancement du projet atteint jusqu'ici est le résultat de la mobilisation d'importants moyens par le ministère des Ressources en eau . Et d'ajouter : «Tout cela en vu de concrétiser le projet dans les délais fixés, notamment à travers la réhabilitation des équipements existants ainsi que des projets en cours de réalisation et d'autres qui seront programmés selon le besoin.» Toujours selon ce même responsable, le ministère aspire, à travers le projet d'extension des surfaces irriguées à deux millions d'hectares, atteindre les 850 000 ha de terres irriguées dans les Hauts-Plateaux, 716 000 ha dans le Sud et 581 000 ha dans les wilayas du Nord. Il a aussi expliqué que le taux de contribution des surfaces irriguées dans la production agricole nationale passera, après l'achèvement du projet, de 40 à plus de 70%. À propos de la mise en œuvre du projet, le DG a souligné qu'elle nécessite le recours aux eaux conventionnelles (les grands transferts et les barrages) et aux eaux non conventionnelles (dessalement de l'eau de mer et traitement des eaux usées). Pour le détail et toujours selon cette même source, les systèmes des grands transferts, à l'instar de Béni Haroun et des Hauts-Plateaux sétifiens, permettront l'irrigation de 80 000 ha de terres agricoles (40 000 ha pour Béni Haroun et 36 000 ha pour les Hauts-Plateaux), qui couvriront 6 wilayas (Mila, Khenchla, Oum El Bouaghi, Batna, Sétif et Bordj Bou Arréridj). Le DG a fait savoir également que les services du ministère doteront les surfaces irriguées d'équipements nécessaires à partir de ces deux systèmes qui assurent l'alimentation en eau potable et en eau d'irrigation. Il a en outre précisé que les programmes réalisés en matière de barrages a permis d'augmenter les capacités de stockage au cours de la dernière décennie de 4 milliards de m3 en 2000 à près de 8 milliards de m3 actuellement, qui seront utilisés dans l'extension des surfaces irriguées. Au registre des ouvrages qui vont être bientôt réceptionnés, Boukeroua a informé que 13 barrages seront réceptionnés en 2016, qui couvriront 34 000 ha de terres agricoles outre les 23 en étude. Quand au recours aux eaux non conventionnelles (eau de mer et eaux usées traitées) cela a permis, d'après le DG, d'augmenter les capacités du pays en eau potable, notamment avec la mise en service des stations d'assainissement à l'Ouest. En effet, «11 stations d'assainissement sont disponibles, dont 9 sont opérationnelles avec une capacité globale d'un million 400 000 m3 par jour, les deux autres devant être finalisées prochainement», a détaillé Boukeroua. Et de signaler : «Les stations d'épuration, au nombre de 165 stations au niveau national, assurent une production atteignant 850 millions de m3 par an ce qui permet l'irrigation de 80 000 ha de terres agricoles.» Concernant le développement de l'agriculture dans la région du Sahara, cette même source rapporte qu'un programme ambitieux de forages et d'extraction des eaux souterraines a été retenu, ce qui «va permettre d'augmenter les surfaces irriguées de 365 000 ha à 716 000 ha avec une hausse de 350 000 ha à l'horizon 2020», a-t-il fait savoir. Toujours à propos du projet d'extension des périmètres, «cela devrait contribuer également à augmenter les surfaces irriguées dans les Hauts-Plateaux de 415 000 ha à 850 000 ha, soit une hausse de 435 000 ha, et, dans le Nord, de 366 000 ha à 581 000 ha, soit une hausse de 215 000 ha», a indiqué le DG. Non sans ajouter que «le projet prévoit aussi la création de plus de 2 millions de postes d'emploi, un poste de travail permanent et deux postes provisoires pour un hectare de terres agricoles irriguées». Et de poursuivre dans ce même ordre d'idées : «Il offre par ailleurs aux investisseurs privés la possibilité de bénéficier du soutien de l'Etat (crédits et autorisations de forage) et aux jeunes le financement à 100%.» M. Boukeroua a aussi informé que le ministère des Ressources en eau reste disposé à aider les investisseurs à créer de petites stations de drainage. Rappelons enfin que la superficie agricole irriguée en Algérie est passée de 350 000 hectares en 1999 à 1 million d'ha en 2012, avec l'objectif d'atteindre 1,6 million ha en 2015. Selon le ministère des Ressources en eau l'effort de mobilisation de l'eau permet d'irriguer actuellement en moyenne de 1 000 000 ha par an (soit 12% de la surface agricole utile), contre 350 000 ha en 1999. Il faut savoir en outre que 65% des capacités hydrauliques du pays sont destinées à l'agriculture et, compte tenu des projections d'équipement, notre pays pourrait atteindre à moyen terme un objectif 1,6 million ha, soit plus de 72% des potentialités des sols irrigables. Z. A. Hausse des importations des produits laitiers en 2014 La facture des importations des produits laitiers a augmenté à 1,91 milliard de dollars (md usd) en 2014 contre 1,13 md usd en 2013, en hausse de 69,04%, a appris hier l'APS auprès du Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes (Cnis). Les quantités importées (lait en poudre, matières grasses dérivées tels beurre et crème) ont également connu une tendance haussière, passant à 395 898 tonnes en 2014 contre 276 928 tonnes en 2013, soit une augmentation de 43%. Pour ce qui concerne les importations du sucre (sucre de betterave brut et sucre de canne, sirop de lactose et lactose à l'état solide), elles ont, en revanche, reculé de 4,74% passant à 861,05 millions usd en 2014 contre 903,89 millions usd une année plus tôt. Mais en termes de quantité, les importations du sucre ont connu une hausse en s'établissant à 1,926 million de tonnes en 2014 contre 1,814 million de tonnes en 2013, en recul de 6,17%. La diminution de la facture s'explique essentiellement par la baisse des cours du sucre sur le marché mondial grâce à une offre excédentaire. L'abondance de l'offre dans les principaux pays producteurs de sucre, dont le Brésil, le plus grand producteur et exportateur mondial, et la baisse des prix du pétrole brut qui a eu pour effet de réduire le volume des plantes sucrières transformées en éthanol, ont pesé sur les cours internationaux du sucre. En 2014, les importations des produits alimentaires de l'Algérie ont atteint 11 mds usd contre 9,58 mds usd en 2013, en hausse de près de 18,9%.