Les partis politiques sont à la recherche d'un consensus. Un consensus à l'aune de la révision constitutionnelle initiée par le président Bouteflika. Ce consensus se veut avant tout politique pour atteindre une meilleure stabilité pour le pays. L'ensemble de la classe politique semble penser que la situation n'est pas bonne, ou du moins inquiétante. Certes les tensions sociales s'exacerbent en période de baisse de revenus. La demande sociale sur le logement et l'emploi reste importante. Les Algériens ne veulent plus de restrictions. Une grande majorité d'entre eux ne veut pas non plus de l'offre politique actuelle. Le consensus politique sera surement atteint d'une manière ou d'une autre. Les politiques algériens savent se serrer les coudes en cas de situation dangereuse. Pour cela, les Algériens leurs font confiance. Mais là où les Algériens ont des doutes c'est sur la capacité des politiques à trouver les voies et moyens pour développer le pays et maintenir une politique sociale vielle de plus de 50 ans. Il y a également des doutes quand à la capacité des dirigeants de nos «valeureux» partis d'avoir une vision à moyen et long termes quand à la politique énergétique à mettre en place dès aujourd'hui. Sur ces sujets, les divergences sont aussi nombreuses que les sigles rencontrés lors des périodes électorales. Ces divergences d'ordre idéologique permettent d'exprimer des oppositions à tel ou tel sujet. Elles n'apportent rien au débat du «comment faire». Le pouvoir semble être seul à même de donner sa vision sans que les opposants ne donnent d'alternative réelle. Les citoyens de In Salah et d'autres contrées du pays ont, à l'occasion de leur opposition à l'exploitation du gaz de schiste, démontré tout le fossé qui sépare les Algériens de la représentation nationale. La santé passe avant l'énergie et le social, semblent dire les habitants de ces régions au reste de la population. Il s'agit d'une revendication nouvelle pour des populations qui souffrent de la dureté du climat et de l'absence de perspective. La santé et le travail sont les deux revendications principales des Algériens. Ils ne souhaitent que vivre en bonne santé et avoir un emploi rémunérateur. Le consensus est là. Il reste à savoir quel en sera le coût pour la collectivité. Il reste à déterminer, dans le cas d'un abandon des hydrocarbures non conventionnels, quelle énergie développer dans un pays où le gaz est à l'origine de tout. Sur les revendications, le consensus est fait. Il reste à nos politiques de dire de quoi sera fait demain pour que nous puissions voter en toute conscience. A. E.