La contestation contre l'exploitation du gaz de schiste se poursuit dans plusieurs villes du sud algérien. Hier, plus de 200 étudiants ont marché, pacifiquement, de l'Université vers le siège de la willaya d'Adrar. Ils brandissaient des banderoles appelant à l'arrêt immédiat de l'exploitation du gaz de schiste et la protection de la nappe phréatique qui alimente, en eau potable, tout le Sahara algérien. La circulation a été bloquée et un dispositif de sécurité mis en place. Les marcheurs ont emprunté les rues du centre-ville, avant de tenir un sit-in devant le siège de la willaya. Les protestataires exigent l'abandon d'exploitation du gaz de schiste et « non pas le gel » et le recours aux énergies renouvelables, solaire et éolienne, comme solution durable. Et de souligner que le sud algérien dispose d'un potentiel des plus importants dans le monde. Le mouvement des étudiants protestataires s'est poursuivi par la fermeture de la RN6 qui mène à Béchar. A In Salah, les habitants campent toujours sur leur position, en exigeant un décret présidentiel qui interdirait l'exploitation du gaz de schiste. La même mobilisation est enregistrée à Tamanrasset, Ouargla, El-Menia, Ghardaïa, El Oued. Samedi, des centaines de personnes se sont rassemblées à Béjaïa, pour exprimer leur opposition à l'exploitation du gaz de schiste. Regroupés sur l'esplanade de la Liberté de la presse Saïd Mekbel', à l'appel de partis politiques (Mouvement démocratique et social -MDS et le Parti socialiste des travailleurs - PST) et de la Ligue algérienne pour la Défense des Droits de l'homme (LADDH), les protestataires ont affirmé leur opposition à ce projet, en mettant en avant ses « impacts sur l'environnement et les coûts attendus pour sa rentabilisation ». Le FFS a soutenu, dimanche, que l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste, doivent faire l'objet d'un « consensus national » car ayant un « intérêt » stratégique. Dans une déclaration sanctionnant une session ordinaire de son conseil national, le FFS a considéré cette question comme étant « liée à la préservation des ressources » du pays et appelé, par conséquent, à ce que soient « entendues et respectées les aspirations légitimes » des habitants du sud. Pour sa part, la Secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune avait réaffirmé, samedi à Alger, la position « ferme » du parti quant à la « nécessaire » exploitation du gaz de schiste, « une richesse garantissant le développement de l'économie nationale ». « Le gaz de schiste, garant de l'avenir, permet la promotion et la consolidation de l'économie et du développement local et national », a estimé Mme Hanoune, lors d'une réunion avec les représentants de son parti, à l'Assemblée populaire nationale (APN). Elle a réitéré, à l'occasion, la position de son parti, appelant à la nécessité d'exploiter le gaz de schiste, « après que les parties concernées eurent réuni toutes les garanties liées, notamment, à l'Environnement et la Santé publique ».