À l'instar de l'ensemble des pays producteurs membres de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), l'état du marché pétrolier mondial continue à préoccuper l'Algérie, qui se trouve aujourd'hui dans une situation très délicate du fait de sa forte dépendance aux hydrocarbures. L'Algérie tire plus de 95% de ses recettes extérieures, évaluées à 60 milliards de dollars pour 2014, de la vente des hydrocarbures sur le marché mondial alors que 60% de son budget provient de la fiscalité du gaz, du pétrole et des produits dérivés. Ainsi, pour faire face à la chute des cours du pétrole et assurer un développement stable du marché énergétique mondial, l'Algérie œuvre, depuis la tenue de la réunion de l'Opep le 27 novembre dernier à Vienne, à instaurer un processus de concertation entre les pays membres de l'Opep et non Opep. Ainsi, après s'être concertée avec le Venezuela, qui a subi de plein fouet la dégringolade des prix du pétrole, l'Algérie s'est orientée vers l'Azerbaïdjan. Ce pays dispose de grosses réserves pétrolières dans la mer Caspienne, et le brut représente 70% de ses exportations et 50% du budget de l'Etat. Selon le communiqué du ministère de l'Energie, le président Abdelaziz Bouteflika a envoyé, hier, dans le cadre de cette démarche de concertation, le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, à Bakou, à l'effet de remettre au président de l'Azerbaïdjan, Ilhem Aliyev, un message portant notamment sur la situation du marché pétrolier mondial. Le message du président Bouteflika, selon la même source, porte également sur «la nécessité d'une concertation» entre les pays producteurs membres de l'Opep et non Opep. Il importe de rappeler que l'Opep, qui contrôle 30% de la production mondiale, a décidé fin novembre dernier de maintenir à 30 mbj/j son plafond de production. Une décision qui n'a toutefois pas contribué à enrayer la chute des cours du pétrole. Le refus de l'Arabie saoudite (chef de file du cartel), de baisser sa production pour préserver sa part de marché, a aggravé les choses et a ainsi affaibli davantage le marché mondial du pétrole. Mais, pour les pays de l'Opep, la chute des prix est due en partie à un manque de coopération de la part des principaux producteurs hors Opep. D'où l'impératif de trouver des solutions communes, non seulement au sein de l'Opep, mais aussi avec les producteurs non Opep. Et c'est ainsi que l'Algérie et d'autres pays producteurs de pétrole, à l'image du Venezuela, ont engagé des démarches dans ce sens. Le président vénézuélien Nicolas Maduro a effectué ainsi des visites en Arabie saoudite, en Iran mais aussi en Algérie, afin d'arriver à un consensus entre les membres de l'Opep et les producteurs hors de l'organisation, pour tenter de redresser les cours du pétrole en dégringolade depuis juin dernier. A la faveur de la visite d'Etat du président vénézuélien, Nicolas Maduro, à Alger, l'Algérie et le Venezuela, qui ont subi de plein fouet les effets de la chute des prix du pétrole sur le marché mondial, se sont ainsi concertés. Lors de son entretien avec le président de la République Abdelaziz Bouteflika, Nicolas Maduro a salué les efforts de l'Algérie déployés en perspective de soutenir et d'aider son pays, soulignant à cet effet l'importance de se concerter pour aller tous ensemble dans «le même sens». L'Algérie a, pour sa part, initié, en marge des travaux de la 26e session ordinaire du Conseil exécutif de l'Union africaine, une réunion regroupant les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Association des producteurs de pétrole africains (Appa) pour débattre de la situation et des perspectives du marché pétrolier. Au cours de cette réunion, tenue dans la capitale éthiopienne, les MAE des pays membres de l'Appa ont insisté «sur la nécessité de stabiliser le marché pétrolier afin d'assurer des prix rémunérateurs aux producteurs et des prix équitables pour les consommateurs et l'économie mondiale». Ils ont également appelé l'ensemble des pays producteurs et des principaux pays consommateurs à «œuvrer ensemble pour assurer un développement stable des flux énergétiques et ce faisant, créer les conditions d'une relance de l'économie mondiale». Les ministres ont souligné, en outre, que «la persistance de cette situation ne manquera pas d'affecter durement les perspectives de transition énergétique qui constituent un enjeu crucial pour l'assurance de la disponibilité énergétique à long terme». A noter que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a assuré récemment dans un rapport que les prix du pétrole devraient atteindre 55 dollars cette année et remonter jusqu'à 73 dollars en 2020. B. A.